À partir des éléments visuels dessinés par les élèves, j’ai développé plusieurs modules algorithmiques me permettant de tester et sélectionner différentes idées concernant la dimension visuelle de l’œuvre et ses modalités d’interactions.
Avant la 1ère semaine d’ateliers pendant laquelle les enfants allaient enregistrer la matière sonore et dessiner les éléments visuels qui allaient être intégrés à l’œuvre, je me suis constitué un nuancier de modules algorithmiques, pour m'aider à définir l'esthétique et la structure compositionnelle de l'œuvre, mais surtout m’assurer que ce que j’avais en tête était réalisable. Par exemple, je voulais que l’œuvre intègre des papillons doués d’un comportement autonome et qui puissent également être attirés vers les mains des enfants si ces derniers étaient immobiles. Chaque élève allait devoir dessiner un papillon, mais il me fallait donc tout d’abord m’assurer que je pourrai animer ces dessins de manière réaliste et les rendre interactifs. J’ai donc écrit différents modules algorithmiques préliminaires afin de m’assurer que mes différentes idées étaient réalisables. De plus, ces esquisses algorithmiques m’ont également permis de pouvoir montrer aux enfants ce que je désirais réaliser avec leurs dessins afin qu’ils puissent se faire une idée plus précise de ce que nous allions faire ensemble et comment allait être utilisé leurs réalisations. J’ai finalement fait très peu de choses en ce qui concerne la matière visuelle en tant que telle, qui a été entièrement dessinée par les enfants. Mon travail a majoritairement consisté à écrire différents modules algorithmiques afin d’animer ces dessins, les rendre interactifs, leur donner vie… Afin de pouvoir les intégrer dans le système algorithmique de l’œuvre, j’ai tout d’abord utilisé Photoshop pour découper les dessins des enfants afin d’obtenir des éléments de taille standardisée, avec arrière-plan transparent. Ensuite, j’ai créé un grand nombre de petits modules algorithmique pour tester mes différentes idées et vérifier leur cohérence et pertinence, que ce soit d’un point de vue esthétique, conceptuelles qu’en ce qui concerne leur consommation des ressources informatiques (CPU et RAM). La création de ces modules me permettait ainsi d’essayer différentes variations visuelles, de retenir les plages de valeurs les plus intéressantes pour certains paramètres et décider lesquels pourraient être interactif. Comme pour l’aspect sonore, j’ai réalisé un grand nombre de petits modules algorithmiques, dont seule la moitié a été intégrée au système algorithmique final, notamment par souci de cohérence et de lisibilité de l’œuvre. Peut-être que ces modules qui n’ont finalement pas été utilisés pour ce projet le seront dans un autre, de la même manière que j’ai intégré dans ce projet des éléments algorithmiques développés dans le cadre d’anciens travaux, mais qui n’avaient pas été utilisés.