1ere journée d'atelier

1ere journée d'atelier

Publié par Adrien Garcia

Journal du projet
Arts numériques Arts visuels Design Design sonore et composition

La 1ere journée, un moment de rencontre et de présentation : présentation du projet, présentation du déroulement de la résidence, présentation de mon travail.

Une oeuvre d’art numérique, audiovisuelle, interactive et collaborative….

Je définis l’oeuvre que nous allons réaliser, les enfants et moi même, comme une étant une oeuvre d’art numérique, audiovisuelle, interactive et collaborative.

Nous commençons donc tout d’abord cette 1ere journée par définir ensemble ces termes. Pour chacun de ces mots, je commence tout d’abord par demander aux enfants s’ils peuvent les définir : qu’est-ce que l’art? Qu’est-ce que le numérique? etc.

En ce qui concerne la nature participative, collaborative de l’oeuvre, je leur explique que bien que j’ai une idée générale de ce que sera cette oeuvre, si à la fin elle est parfaitement identique à ce que j’ai dans la tête aujourd’hui, au tout début du projet, c’est que je ne les ai finalement pas laissés assez participer, tant au niveau de la conception que de la réalisation. 

Ainsi, toute la matière visuelle et sonore à partir de laquelle je vais concevoir cette œuvre sera créée par les enfants. Je programmerai pour ma part le système algorithmique qui donnera vie aux différents éléments visuels qu’ils auront dessinés, les structurants en un écosystème cohérent et interactif et je composerai une trame sonore interactive à partir des seuls éléments sonores qu’ils auront enregistrés.

Qu’est-ce que l’art numérique? Exemples, tendances, conséquences

Dans un 2e temps, toujours avec toute la classe au complet, je présente différentes vidéos proposant un petit aperçu de ce que se fait dans l’art numérique aujourd’hui.  À défaut de présenter un panorama exhaustif qui demanderait des heures de présentation, un temps d’attention et d’implication que des jeunes enfants ne peuvent tenir, j’essaye de leur présenter des projets spécifiques, représentatifs et exemplaires, selon plusieurs axes. Certains illustrent les pratiques/formats/courants actuels les plus courants (mapping, danse et numérique, installations immersives et interactives, etc.), certains illustrent les transformations paradigmatiques amenées par l’art numérique (notamment la dissolution des frontières entre l’artiste, le public, l’oeuvre et le dispositif), d’autres présentent un panel varié de capteurs et d’actuateurs (Kinect, capteur d’ondes cérébrales, capteurs « DIY », casque de réalité virtuelle, robots.), etc.

Récréation...

Lors de la récréation, j’observe les marelles dessinées sur le sol de la cour.  Je me dis alors qu’il pourrait être intéressant de faire une marelle musicale interactive en projetant sur le sol plutôt que sur un mur, ce que je pensais initialement faire. D’autres idées me viennent alors : pourquoi ne pas projeter sur un bac à sable, le contenu se modifiant selon les structures (dénivelé) créées par les enfants dans le sable ?

Présentation de mon travail, test de dispositifs

Une fois de retour de la récréation, je présente, toujours en face de toute la classe, quelques vidéos de mon travail. Ensuite, nous divisons la classe en groupe de 5. Pendant que le reste de la classe reste travailler dans leur salle, je fais tester à chaque petit groupe, dans une autre salle, deux de mes projets. Le 1er est un piano virtuel utilisant une leap motion, un capteur permettant de capter différentes informations relatives aux mains de l’utilisateur (positions, vitesses, etc.). L’algorithme que j’ai programmé permet ainsi aux enfants de facilement et intuitivement jouer du piano : en déplaçant leurs mains au-dessus de la leap motion, ils contrôlent la vitesse et la hauteur des notes. L’algorithme se charge quant à lui de procéder à la progression harmonique (système probabiliste) et de sélectionner le groupe des notes pouvant être jouées selon l’accord sélectionné. Ainsi, ce système laisse aux enfants le contrôle de tout ce qui concerne l’expressivité musicale sans qu’ils aient à se préoccuper de l’aspect théorique et technique de ce qu’ils interprètent.

Le 2e projet que je leur fais essayer est une application pour tablette que je suis en train de développer et qui permet de dessiner de la musique. Là encore, le but de ce dispositif est de permettre à tous de s’exprimer créativement, et ce facilement, intuitivement, sans être bloqués par certaines limitations psychomotrices, théoriques ou techniques.

Conclusion

Je suis très satisfait de cette 1ere journée passée avec les élèves de l’école de Jettingen et de leur maitresse, car je les sens très heureux de participer à un tel projet. Ils ont l’air extrêmement intéressés et je les sens très impliqués.

Les échanges que nous avons eus dans la journée m’ont également amené à réfléchir à ma propre démarche. Des questions très pertinentes m’ont été posées, telles que « qu’est ce qui vous inspire ?» ou « à quoi ça sert l’art? ». Cela est d’autant plus intéressant que l’institutrice m’a ensuite informé que l’élève qui m’a posé ces deux questions est généralement plutôt réservé, et qu’elle le découvre là sous un tout autre jour.