jour 1 - Rencontrer le collège sans rencontrer la classe
Lors ma première journée – fin janvier – au collège Anatole France de Châteaudun, je ne rencontre pas tout de suite la classe de sixième B avec laquelle je ferai le projet. Je découvre d’abord le lieu et surtout les trois personnes qui m’aideront tout du long: Katia, la nouvelle directrice du collège, incroyablement volontaire et enthousiaste; Marie, la super professeur de français avec qui je construis depuis le projet et Thierry le documentaliste qui est toujours là pour me donner une multitude de conseils. Il y a également Florian, le professeur d’arts plastiques, qui me montre ce que font, dans ces cours, les élèves de la sixième à la troisième. Lorsque je le rencontre, il est en cours de FLE (français langue étrangère) avec quatre élèves qui sont arrivés en France et au collège récemment. Il m’explique qu’ils sont plusieurs adultes à faire des FLE car beaucoup d’élèves arrivent en cours d’année sans bien parler la langue dans laquelle les cours sont donnés.
J’assiste ensuite à un cours de français de Marie avec les 6C, ils savent déjà qu’un projet avec un artiste se prépare… Surexcités ils me demandent si je suis chanteuse ou danseuse ! Je vois qu’ils sont un peu déçus lorsque je leur dis que je dessine et fais de la céramique. Leur intérêt repart quand je leur explique qu’on cuit les pièces à 1280°C *Bim 1280°C nous on existe plus* certains parlent des potiers qu’ils ont vus travailler ou des plats à tajine traditionnels qu’ils ont chez eux. Puis Marie commence une séquence sur les récits de création du monde dans différentes cultures. La séance 1 est sur les Maoris, elle leur fait découvrir le texte en le leur faisant mimer. Tous les élèves ont envie de participer à cette lecture théâtrale, c’est super! Comme les 6B et 6C commencent tout juste cette longue séquence, nous pensons avec Marie que ce serait bien que le projet porte sur l’un des textes de récits de création.
L’heure d’après je rencontre Thierry, qui m’explique son rôle de documentaliste, et me montre les différents livres illustrés qu’ils ont de contes japonais, de cosmogonies, etc. Il me parle de divers ateliers qui ont déjà été faits avec des illustrateurs, des auteurs, des dessinateurs de presse, des ateliers sur l’heure du midi du club manga …!
Puis nous tentons avec Marie et Florian d’organiser le projet. Ça fuse dans tous les sens, et ça devient de plus en plus flou. Je suis déstabilisée parce qu’il me paraît impossible de faire le projet avec plus d’une classe (25 élèves), bien que je comprenne que ce soit un peu injuste pour les autres… Comment faire?! Et surtout comment s’organiser dans un collège où il est compliqué d’aménager un temps de plus de deux heures pour un projet extérieur…
Je rentre à Paris dans un brouillard propice à la création d’un projet ….
