Les interviews filmées

Les interviews filmées: Lundi 2 et Mardi 3 mars

Publié par Marina Romary

Journal du projet

Pendant deux jours Anaïs, une comédienne du spectacle, et moi avons reçu tous les élèves en interviews par petits groupes. Ce qui me tient à coeur est d’écouter ce que les élèves ont à dire. Souvent tabou, le thème de la mort avec toute la solennité qui l’entoure n’offre pas beaucoup aux plus jeunes la possibilités de s’exprimer. Et voilà que nous nous aventurons dans deux journées extraordinaires. Pour moi c'est l'inconnu, pour eux aussi.

"Coco" de Lee Unkrich et Adrian Molina

La mise en bouche

Avec les enseignants nous avons travaillé de concert. D’une part, le vendredi des vacances, les enseignants ont fait visionner à leurs élèves des films en lien avec le thème de ma recherche. Ainsi, les cm1 ont regardé grâce à leur enseignant Olivier le film d’animation Coco réalisé par Lee Unkrich et Adrian Molina (studios Disney-Pixar). En plein "Día de Muertos" (la fête des morts célébrée chaque année par les Mexicains début novembre), le jeune mexicain Coco se retrouve propulsé dans le royaume des morts. Hauts en couleur, les défunts sont représentés par des squelettes délirants. Parfait pour aborder le thème de la mort avec les enfants! Et d’autre part, les enseignants leur ont transmis une consigne de travail en amont des interviews.


➡️ Réalise un dessin, une peinture, une sculpture ou écris un texte ou apporte un objet ou un livre qui évoque pour toi le thème du projet (cérémonie funéraire, mort, perte).

Le film d’animation et ce que les enfants amènent le jour j sont des supports à nos échanges et constituent une manière détournée d’aborder avec les élèves une thématique complexe.
 

L'interview des garçons

Et quand vient l’heure de la récré...

J’ai beaucoup travaillé sur mon protocole. La veille je suis inquiète, je crains que les élèves n’aient pas envie de venir s’exprimer devant des caméras. Finalement ils sont très demandeurs. Parfois quand ils arrivent, ils sont réticents à commencer et puis ensuite quand ils voient comme cela se passe ils veulent être interviewés. Quand vient l’heure de la récré beaucoup d’entre eux préfèrent rester avec nous.

Parler de la mort est un jeu d’enfant

Parler de la mort est un jeu d’enfant

Le protocole d’échange est fait de manière à ce que les élèves se révèlent en faisant appel à leur imaginaire. Il y a eu des moments extrêmement touchants et des moments très drôles. Les élèves ont véritablement joué le jeu et se sont ouverts. Et pour cela je les remercie. Leur parole d’enfant est tellement sensée et juste, ils m'apportent beaucoup et modifie mon propre regard sur la mort.

A quoi ça sert de vivre?

A quoi ça sert de vivre?

A quoi ça sert de vivre? Les réponses à cette question m’ont particulièrement émue. Ils veulent être heureux, réaliser leur.s rêve.s, s’amuser, profiter de leurs proches et être “pas trop riches”. A quel moment perd-on l'innocence de l’enfance?
 

Qu’est-ce qu’il se passe après la mort?

Qu’est-ce qu’il se passe après la mort?

A la question “qu’est-ce qu’il se passe après la mort selon vous?”, les enfants ont souvent une réponse claire. Un élève de cm1 pense qu’il se réincarnera en un animal qui a les mêmes caractéristiques que lui. Il se dit fainéant et aime le soleil alors il se réincarnera en lézard! 
 
 

Aucune obligation

"..."

J’ai été surprise de constater à quel point les élèves avaient des choses à dire. Lorsque la caméra était coupée la discussion continuait. Ils étaient libres de passer ou non en interviews. Aucune obligation. Et quand ils passaient, ils avaient à leur disposition une pancarte (sur laquelle on distinguait “...”) qu’ils pouvaient brandir à tout moment pour ne pas répondre à la question. Cette pancarte n’a pas beaucoup été utilisée.