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ÉTAPE#5: TRANSMISSION

Publié par Cosima Jentzsch

Journal du projet

Pour clôturer le projet, nous avons choisi de réaliser un « kit de transmission ». Qu'il s'agisse d'une transmission en présentiel ou à distance, les mêmes questions se posent : Quelles activités et quels outils vont stimuler la curiosité et la créativité des élèves ? Comment pourrions-nous les encourager à libérer leur imagination et à s’exprimer par eux-mêmes ? Comment créer un lien entre la création artistique et leur vie quotidienne ?

Mais d'abord, je souhaite parler du jardin et de son rôle primordial dans notre démarche. En effet, nous considérons le jardin comme un œuvre d’art, une « sculpture sociale », qui inclut l’activité humaine et cherche à transformer la société et l’environnement.

Niché dans les montagnes, le jardin de Pierre-Koffi Alanda est comme un amphithéâtre à ciel ouvert. Son spectacle change en permanence sous l'action du soleil, du vent, de la pluie et des mains de Koffi. Soigneusement plantés, rang par rang, parcelle par parcelle, les légumes s’y dressent vers l’infini tout en fixant leurs racines dans la terre caillouteuse des Alpes Maritimes. Dans ce circuit terre-ciel, tout est fait pour vivre ensemble. La pluie nourrit la terre. La terre nourrit les plantes. Les plantes nourrissent les animaux. Les déjections animales nourrissent les plantes. Les plantes et les animaux nourrissent les humains, qui, à leur tour, cultivent la terre et élèvent les animaux.

Ces derniers mois, et lors du confinement, j'ai apprécié plus encore la richesse de ce petit microcosme... et la chance de pouvoir, au sortir de ma maison, sentir le soleil, le vent, l’espace autour de moi ! Alors que la majorité des activités humaines était suspendue, en particulier dans le secteur culturel, la nature m’a montrée, tous les jours, le contraire : c'était le printemps, elle explosait avec force, comme si de rien n'était.

Ces quelques hectares du jardin et leurs répercussions alentours furent un véritable enseignement pour mon travail artistique. Pour affronter les défis actuels, dans cette crise sans fin, nous devrions - je le crois - nous poser terre-à-terre. Agir dans l’intime, dans un lieu précis, avec les gens qui y vivent, pour créer en autonomie.

Ce que nous aimerions avant tout transmettre aux élèves, c'est la possibilité que chacun.e puisse créer (d'une manière ou d'une autre) un jardin. Un terrain de jeu, de tous les jours, pour agir. Un jardin pour bien manger. Un jardin pour connaître la nature. Un jardin pour comprendre que nous appartenons au même écosystème. Un jardin pour rêver et pour revenir terre-à-terre. Une référence pour chacun.e qui devra, un jour, trouver sa place quelque part sur terre.