Le montage du documentaire de ce projet me permet de porter un regard dessus plus global, et de poser des mots sur ce qui a été vécu. Ainsi, je réalise qu’emmener ces enfants jusqu’au bout de ce spectacle n’a finalement pas tant été un acte pédagogique, comme je l’imaginais. Je pensais que partager la danse avec des enfants devait passer par le prisme de la pédagogie, dans le sens où je prendrais la posture d’un adulte qui apprend à un groupe d’enfant des choses.
Mais finalement, ma mission était d’emmener tous ces enfants au bout de l’aventure qu’est la création d’un spectacle. Je n’ai donné aux enfants que des outils de composition et d’expression par le corps. Et eux ont réussi à s’en emparer, et à s’exprimer de façon individuelle et collective. La grande majorité des chorégraphies qui composaient le spectacle venait des enfants. Peu à peu, je devenais de plus en plus comme un regard extérieur, qui cherchait simplement à agencer toutes les propositions. Avec l’aide d’Estelle au violoncelle, je me suis occupée des transitions et du lien entre toutes ces créations chorégraphiques. Les enfants étaient sur scène complètement autonome : à aucun moment je n’ai eu besoin d’intervenir comme un “modèle”. Et ce n’était pas uniquement parce qu’ils avaient bien retenu leurs chorégraphies, c’était surtout parce que ce qu’ils présentaient leur appartenait.
