4. Des géographies imaginaires

4. Des géographies imaginaires

Publié par Cindy Coutant

Une fois le principe des programmes acquis, nous décidons d’améliorer l’espace dans lequel nous nous déplaçons en faisant appel à notre imagination / anticipation.

I. La voiture

Le premier espace créé est celui de la voiture. Ensemble, nous plaçons les divers éléments qui la constitue : les sièges, le volant, le moteur. Certains de ces éléments sont des obstacles, d’autres sont interactifs. Rapidement, l’idée d’une voiture intelligente fait surface (cf. Digression : l'intelligence artificielle). Nous définissons des objectifs (actionner le toit ouvrant, allumer la radio...) et écrivons des programmes qui répondent à ces objectifs.

Nous demandons ensuite aux enfants d’écrire de manière classique un scénario mettant en jeu notre voiture dans différents contextes. Ces scénarios doivent comporter un objectif, différents événements, et ses conséquences. De cette manière, nous intégrons la notion de condition, qui pourra par la suite se retrouver dans la schématisation de ces scénarios, sous la forme de programme.

 

Digression : l'intelligence artificielle

Nous nous attachons à répondre aux questionnements des enfants, en particulier lorsque ceux-ci peuvent leur permettre de mieux comprendre les technologies qui les entoure. Dans le cas de l’élaboration de notre voiture fictive, la question de la voiture intelligente, donc équipée d’une intelligence artificielle, fait surface. Nous commençons par identifier les objets du quotidien qui embarquent des intelligences artificielles comme les smartphones et tablettes. Siri, l’assistant personnel de Apple, est connu par l’ensemble des élèves. Nous parlons de son fonctionnement, de l’origine de sa voix de synthèse (« Mais d’où vient la voix de Siri ? », demande un enfant), de la façon dont il interagit avec nous à travers la reconnaissance et la synthèse vocale.

Rapidement, nous précisons les différences entre intelligence artificielle faible et forte, entre l’intelligence présumée des machines et celle de l’humain, du mimétisme et la simulation des émotions et de la pensée, mais aussi la difficulté à traiter le langage naturel et la réalité d’une véritable intelligence synthétique qui s’approcherait de celle de l’humain.

Nous pointons l’intelligence faible comme la seule que l’on peut considérer aujourd’hui comme vraiment effective : nous la définissons comme un système expert qui fonctionne uniquement à partir de tâches précises sans pouvoir évoluer hors de son champ d’expertise. Elle simule l’intelligence en imitant le fonctionnement des interactions entre humains.

À l’inverse, une intelligence forte serait celle qui pourrait sortir de son champ d’expertise, prendre ses propres « décisions ». Des notions comme celle du libre-arbitre sont évoquées. L’intelligence artificielle forte, pour exister réellement, devrait non plus simuler mais intégrer les caractéristiques de l’intelligence humaine.

Nous poursuivons sur le champ de l’intelligence humaine et ses caractéristiques, comme les émotions, les sentiments, l’adaptation à son environnement, la culture, l’interprétation du langage.