J'ai très envie de questionner le thème de l'identité et du métissage pour, à échéance plus ou moins deux ans, créer un spectacle où je donnerai vie à une ou plusieurs créatures imaginées par Marie Hudelot (cf. images jointes : "Héritage" et "Natif" de Marie Hudelot).
Jusqu’à ce que je fasse finalement du théâtre, mes choix ne m’appartenaient pas vraiment. La quête folle de vouloir être « monsieur tout le monde » à travers mes études, mon rapport à la langue et aux autres m’a éloigné un temps de mes rêves. J’en étais devenu transparent.
Les derniers événements en France nous forcent tous à regarder là où nous ne voulions pas voir. Malgré moi, la question de mon identité me revient en boomerang là où je voulais la faire voler au loin. Dois-je me sentir responsable des actions abominables des uns, soit disant au nom de cette religion qui est celle-là même de mes parents ? Dois-je encaisser sans mot dire les clichés des autres envers une culture qui me fonde pour moitié ? Je décide alors de regarder les choses en face. L’idée d’un spectacle se fait pressante. Inspiré par Aimé Césaire et Frantz Fanon, je me mets en quête des mots qui pourraient porter la question au théâtre. Mais le matériau résiste à prendre une forme à la mesure de mes aspirations. C’est là que je rencontre Marie Hudelot et ses personnages troublants.
Je ne désire pas créer une énième polémique. Je crois que nous avons assez « réagi » : le temps est au rêve. Nous pouvons appréhender nos identités sous l’angle du partage et de l’enrichissement. Nous pouvons renforcer le vivre-ensemble en se définissant comme français sans le sentiment de renoncer à notre identité. A cela, je crois profondément. Alors je veux mettre des « créatures » de Marie Hudelot en scène, leur donner la parole, leur faire parler de métissage. Je voudrais imaginer un avenir où nous aurions le choix de notre peau, de notre apparence, de notre sexe, mais aussi le choix de nous métamorphoser à volonté pour éprouver notre liberté.
Je voudrais impliquer des jeunes dans mon processus créatif. Cela me permettrait de prendre de la distance par rapport à l’écriture et à la mise en scène, d’enrichir mon propos mais aussi de créer une sorte de laboratoire des rêves où chacun serait libre de transmettre son histoire aux autres et même de l’échanger. A cet âge où l'on fait son bagage pour l'avenir, il s'agit de savoir ce qu'on emporte et ce qu'on laisse.
Car ensuite, on met toute une vie à se débarrasser des héritages qui voudraient décider à notre place, à devenir soi. Mais c'est aussi à cet âge que la quête d'absolu fait le plus brûler.
Les participants étudieront ce qui définit l’identité d’un personnage à travers différents textes anciens et modernes, allant de la Comedia dell’arte aux textes récents de Wajdi Mouawad. Cette étape se conclura par une lecture des textes simplifiés des Métamorphoses d’Ovide, suivie d’une étude et d’un travail d’improvisation.
Les élèves apporteront des accessoires qui caractérisent selon eux leur personnalité. Ils les présenteront à leurs camarades, puis ces objets seront redistribués afin de commencer le travail de réappropriation et d’expérimentation de l’altérité. A partir des travaux de Francis Ponge, nous rêverons sur ces objets, nous les feront parler, marcher. Nous ferons du travail de marionnettes pour donner corps aux rêves.
Nous choisirons pour chaque personnage un lieu d’existence et nous écrirons son monologue intérieur. Les objets utilisés serviront à créer des costumes, que nous enrichirons d’autres objets de l’établissement scolaire - et représentant diverses fonctions comme le cuisinier, l'aide ménagère, la vie scolaire, le professeur de SVT etc – ou d’objets provenant de l’univers des jeux vidéos, de l’art…
Jusqu’à ce que je fasse finalement du théâtre, mes choix ne m’appartenaient pas vraiment. La quête folle de vouloir être « monsieur tout le monde » à travers mes études, mon rapport à la langue et aux autres m’a éloigné un temps de mes rêves. J’en étais devenu transparent.
Les derniers événements en France nous forcent tous à regarder là où nous ne voulions pas voir. Malgré moi, la question de mon identité me revient en boomerang là où je voulais la faire voler au loin. Dois-je me sentir responsable des actions abominables des uns, soit disant au nom de cette religion qui est celle-là même de mes parents ? Dois-je encaisser sans mot dire les clichés des autres envers une culture qui me fonde pour moitié ? Je décide alors de regarder les choses en face. L’idée d’un spectacle se fait pressante. Inspiré par Aimé Césaire et Frantz Fanon, je me mets en quête des mots qui pourraient porter la question au théâtre. Mais le matériau résiste à prendre une forme à la mesure de mes aspirations. C’est là que je rencontre Marie Hudelot et ses personnages troublants.
Je ne désire pas créer une énième polémique. Je crois que nous avons assez « réagi » : le temps est au rêve. Nous pouvons appréhender nos identités sous l’angle du partage et de l’enrichissement. Nous pouvons renforcer le vivre-ensemble en se définissant comme français sans le sentiment de renoncer à notre identité. A cela, je crois profondément. Alors je veux mettre des « créatures » de Marie Hudelot en scène, leur donner la parole, leur faire parler de métissage. Je voudrais imaginer un avenir où nous aurions le choix de notre peau, de notre apparence, de notre sexe, mais aussi le choix de nous métamorphoser à volonté pour éprouver notre liberté.
Je voudrais impliquer des jeunes dans mon processus créatif. Cela me permettrait de prendre de la distance par rapport à l’écriture et à la mise en scène, d’enrichir mon propos mais aussi de créer une sorte de laboratoire des rêves où chacun serait libre de transmettre son histoire aux autres et même de l’échanger. A cet âge où l'on fait son bagage pour l'avenir, il s'agit de savoir ce qu'on emporte et ce qu'on laisse.
Car ensuite, on met toute une vie à se débarrasser des héritages qui voudraient décider à notre place, à devenir soi. Mais c'est aussi à cet âge que la quête d'absolu fait le plus brûler.
Les participants étudieront ce qui définit l’identité d’un personnage à travers différents textes anciens et modernes, allant de la Comedia dell’arte aux textes récents de Wajdi Mouawad. Cette étape se conclura par une lecture des textes simplifiés des Métamorphoses d’Ovide, suivie d’une étude et d’un travail d’improvisation.
Les élèves apporteront des accessoires qui caractérisent selon eux leur personnalité. Ils les présenteront à leurs camarades, puis ces objets seront redistribués afin de commencer le travail de réappropriation et d’expérimentation de l’altérité. A partir des travaux de Francis Ponge, nous rêverons sur ces objets, nous les feront parler, marcher. Nous ferons du travail de marionnettes pour donner corps aux rêves.
Nous choisirons pour chaque personnage un lieu d’existence et nous écrirons son monologue intérieur. Les objets utilisés serviront à créer des costumes, que nous enrichirons d’autres objets de l’établissement scolaire - et représentant diverses fonctions comme le cuisinier, l'aide ménagère, la vie scolaire, le professeur de SVT etc – ou d’objets provenant de l’univers des jeux vidéos, de l’art…
Loir-et-Cher
Par le(s) artiste(s)