"Messages from our space" explore ce que j'appelle un "très nouveau réalisme", par le biais des arts plastiques. Il s'agit de traiter l'environnement commun comme un fiction, le tirant vers une forme de virtuel, questionnant son essence.
Ma démarche tire ses élément d'une recherche qui à l'origine est documentaire. J'explore le champs de ce que je nomme un "très nouveau réalisme". Créant des banques photographiques personnelles de ce qui m'étonne dans les éléments du monde, je tire les fils jusqu'à en abstraire les principes fondamentaux pour les traduire en langage plastique.
Navigant de plus en plus entre différents filtres de visibilité ( internet, réseaux sociaux, environnement, films..), notre regard s'en trouve affecté, les images prennent une place nouvelle, des bâches photographiques sont intégrées sur des bâtiments à échelle 1 le temps que ces édifices soient restaurés, ce qui créé un environnement palpable dans lequel images et objets s'imbriquent d'une manière inédite. Le projet que je présente s'appuie sur une navigation qui traite un objet 3D selon les spécificités d'une image, et inversement.
Percevoir photographiquement un paysage comme une peinture abstraite, n'en conservant que les lignes colorées qui tranchent le cadre de l'image, travailler la photographie en exposant directement le papier photographique au soleil avec des systèmes de cache pour en tirer des photographies qui seraient du registre de la peinture, découper un objet selon les lignes d'un coup de pinceau, fabriquer une fausse plante en noir et blanc ( volume noir et blanc, intégré à un environnement en couleur), insérer des toiles vierges dans un paysage, comme si elles étaient des découpes dans l'image photographique (perspective spécifique), jouer sur le détachement entre un cadre plein et une peinture murale, qui s'y "souperpose", avec léger décrochage dû au décalage entre l'épaisseur du cadre et la planéité du mural; tous ces éléments font partis d'un vocabulaire formel développé ces dernières années, pour lequel il s'agit de révéler ces allers-retours fugaces qui participent à une compréhension environnementale récente.
Pour cette résidence de recherche et de création, je développerai un projet dont une image figure dans "maquette 1".
Formellement, il s'agit d'un cadre dont le verre est brisé. Le cadre est en bois, renvoyant aux modes d'accrochage d'un dessin, le verre, épais, génère dans sa cassure, une sorte de dessin, réalisé avec un geste de sculpteur (au marteau). Cet ensemble n'a pas de fond, le mur sur lequel il est accroché fait donc part intégrante de l'objet, et des ombres sont portées au mur. Sous et parfois sur le verre brisé, sont agencés des espaces photographiques qui reprennent le motif du verre brisé, à échelle 1, avec un très léger décalage. Image et objet se floutent ainsi, se confondent, les parties photographiques crées des nuances de blanc qui ne sont pas celles du mur, divisant l'espace du cadre, y insérant une forme d'espace autre, glissant, flottant.
Le premier titre donné à cette pièce est One and Tree, en référence à Joseph Kosuth: une chaise, l'image d'une chaise, la définition d'une chaise, ces trois éléments agencés côte à côte.
J'ai eu la possibilité de créer deux prototypes pour cette recherche, que j'aimerais mener à terme, développer.
Hérault
Par le(s) artiste(s)