Mêler danse et musique, écriture et improvisation, pratiques actuelles et expérimentations : telle est l’origine et l’ambition de l’Oyun Kollektiv, créé par Côme Calmelet et Julien Pellegrini afin de confronter leurs arts respectifs,de revisiter la création contemporaine ainsi que le rapport artiste/spectateur. La résidence demandée vise à développer 2 formes d’un même concept (présenté ensuite) : le KiCoJu. D’abord, le spectacle interprété par les artistes de la compagnie (sortis du CNSMDL entre 2012-2014), ensuite une création participative autour des principes de base de ce spectacle. A noter que dans ce projet l’axe dit « de transmission » fait partie du processus de création global. DISCIPLINES : danse contemporaine, musique (actuelle, électronique), composition électroacoustique, arts plastiques, sports et jeux collectifs , nouvelles technologies (capteurs de mouvement) ARTISTES: 1 Musicien, 2 Danseurs, 1 arbitre M/D KiCoJu est un jeu performatif mêlant danse, musique acoustique et électronique. Grâce à ses règles fixées, il permet à une équipe artistique de s’affronter en utilisant un ensemble de modules dansés et musicaux créés au préalable. Ce match improvisant autour de morceaux écrits permet de créer une grande interaction avec toutes les personnes présentes. A l’intérieur d’une forme simple (présentation-match en 3 manches-final) l’arbitre garantit le respect de règles précises tout en laissant une grande part à l’improvisation, à la spontanéité et aux réactions et interventions du public. Tantôt allié, tantôt adversaire, chacun des trois compétiteurs (danseurs et musicien) peut marquer des points grâce à différents défis, et que le meilleur gagne ! Les fautes sont sanctionnées par la perte ou gain de temps ou encore l’exécution de pénalités volontairement difficiles. Le public est invité à tenir de nombreux rôles : gestion du temps des manches, attribution de points aux compétiteurs, influence des décisions de l’arbitre, soutien des challengers…
I/L’esprit d’Oyun Kollektiv : les idées directrices
II/Le KiCoJu: note d’intentions/3 développements d’un même concept
III/La résidence « Création en Cours »: travailler nos formes spectaculaires/transmission sous forme de création participative
(les idées directrices)
-Musique/Danse, le rapport entre le geste et le son. Développer la façon dont le danseur incarne le son, dont le musicien gestualise l’instrument. Créer la rencontre des univers de chacun et interconnecter leurs médiums artistiques.
-Ecriture simultanée. Assurer une cohésion maximale entre la danse et la musique en les écrivant simultanément. S’inspirer de l’ambiance musicale, de l’univers chorégraphique comme point d’appui à la création: puiser la base rythmique de la musique dans le corps du danseur, fonder la chorégraphie par les gestes du percussionniste, ou bien rechercher l'osmose au cours d’ateliers improvisés.
-Improvisation. Offrir une grande place à l’énergie du moment, aux interventions du public, à la spontanéité de toutes les personnes réunies. Présenter un voyage à travers différentes esthétiques aux grès des errances des artistes. Brasser différentes esthétiques.
-Utiliser les règles à la fois comme cadre et source d’inspiration.
-Rapport au public. Briser le 4ème mur, inviter le public sur scène afin de participer à la performance (en tant qu’assesseurs/supporters/détracteurs). Créer une audience impliquée. Renforcer, rendre palpable et jouer avec l'impact du public sur les interprètes.
-Rapport à l’autre. Apprendre à coopérer. Affirmer la rivalité comme dépassement de soi et non comme victoire sur l’autre.
(note d’intentions)
Avec le KiCoJu nous voulons toucher à un large public et nous inscrire dans une démarche de démocratie culturelle. Nous souhaitons utiliser les valeurs du jeu et du sport pour attirer l’attention vers une proposition qui pourrait n’être réservée qu’à un public d’initiés. Utiliser des codes universellement partagés pour introduire une recherche musicale et chorégraphique profonde et parallèlement proposer au spectateur une façon active d’assister et d’influencer un spectacle.
Nous avons avec l’Oyun Kollektiv la volonté d’exploiter ce concept sous plusieurs formes.
(3 développement d’un même concept)
Premièrement nous avons commencé à développer un spectacle « tout terrain » ne nécessitant que très peu de moyens techniques : KiCoJu (The Game). C’est une forme très mobile et adaptable qui doit pouvoir être jouée sur tous types de plateaux, de sols, d’ambiances. Ce KiCoJu (The Game) se joue entouré par le public et permet de créer une très grande proximité avec les spectateurs.
Ensuite, nous souhaitons amener cette version sur scène : KiCoJu (The Show). Nous cherchons comment garder la même relation que celle créée en contact direct avec l’audience, comment utiliser plus de moyens techniques pour servir la spontanéité et la fraîcheur qu’apporte une équipe artistique qui va au contact de son public. Avec ce format théâtre, nous souhaitons donner du poids au spectacle grâce à tous les outils habituels de mise en scène (création lumière, scénographie, travail avec un ingénieur du son…)
Enfin nous voulons transmettre cet outil à d’autres personnes, que ce soit une autre équipe artistique ou bien à des élèves amateurs. Cette forme , KiCoJu (Tournament), est une création participative qui a pour but de sensibiliser à l’art contemporain en utilisant notre jeu, et d’expérimenter avec d’autres personnes les principes qui sont nos procédés de création. Notre volonté est de s’enrichir mutuellement autour de l’univers développé dans le KiCoJu.
Dans le cadre de « Création en Cours » notre motivation est d’utiliser l’échange créé par une résidence au sein même d’une école pour développer tous les axes de notre recherche (évoqués précédemment) dans un même temps. Il nous parait particulièrement pertinent de postuler pour cette résidence étant donné que le fait de transmettre le KiCoJu est un de nos objectifs initiaux sur ce projet.
Notre volonté est d’intégrer dans notre démarche l’apport et les retours des différents acteurs de cette collaboration (élèves, professeurs, parents d’élèves…) que ce soit en tant que spectateurs privilégiés de la résidence qu’en tant que participants actifs à celle ci.
Notre projet de résidence s’organise en deux grands axes complémentaires.
(travailler nos formes spectaculaires (The Game)(The Show))
Nous souhaitons approfondir notre recherche afin de finaliser notre spectacle dans sa forme « tout terrain » et travailler certains éléments rendus nécessaires par la forme scénique (travail de Musique Assistée par Ordinateur, travail autour des capteurs de mouvements, travail de l’arbitrage avec « micro-cravate », enrichissement des modules de musique acoustique, des modules chorégraphiques et des parties écrites de transition et de conclusion).
Cette utilisation de la résidence comme approfondissement artistique de notre création est à envisager avec des phases d’observations extérieures (dans le travail, en présentation de rendu), ainsi que des phases d’échange autour de ce qui y est observé. Il s’agit pour nous d’exploiter ce temps de résidence et d’en faire profiter l’établissement scolaire comme une immersion dans le spectacle vivant. Nous souhaitons ainsi mettre à contribution l’équipe pédagogique ainsi que les élèves sur des éléments de notre pièce. Il s’agit d’une phase participative au processus de création. Ils sont invités à créer, creuser ou recréer en utilisant les compétences propres de chaque intervenant extérieur (création de matière musicale avec un professeur de musique et sa classe, réflexion autour de la scénographie que l’on peut imaginer pour notre pièce dans le cadre d’un cours d’art plastique, réflexion et création autour des règles dans les sports collectifs avec le professeur d’EPS pour développer de nouvelles pistes que celle que l’on a déjà trouvées…).
(transmission sous forme de création participative (Tournament))
Le deuxième axe du KiCoJu que nous voulons travailler dans le cadre de cette résidence est celui de la transmission de l’outil « jeu ». Nous désirons l’expérimenter à grande échelle en apprenant les principes du jeu à un grand nombre d’élèves. Il s’agit d’une forme simplifiée du spectacle impliquant un travail de création de chaque élève et professeur et l’utilisation de ce matériel dans le cadre d’un tournoi.
Notre idée est d’utiliser le KiCoJu comme prétexte pour amener les élèves à la création de leurs propres modules (dansés ou musicaux), puis de les utiliser en groupes réunissant les différents personnages du spectacle (3 challengers, 1 arbitre). Nous considérons le processus d’écriture et d’organisation commune aussi important (voire plus) que la finalité de ce projet (faire se rencontrer ces différentes équipes.)
La forme que peut prendre ce projet de transmission est très souple et adaptable et est à même de s’adapter aux demandes particulières des différents professeurs intéressés pour s’impliquer.
Cette transmission sera accompagnée d’initiations et d’expérimentations en groupe sous forme d’ateliers de sensibilisation à la danse et à la musique (percussions acoustiques, musique électronique…). Effectivement nous souhaitons apporter les bases nécessaires au projet envisagé et partager certains de nos protocoles de travail impliquant à ce niveau aussi le lieu de résidence dans notre création.
Haute-Saône
Par le(s) artiste(s)