Une Cour de Danse

Une Cour de Danse

Publié par Marie Orts et Lina Schlageter

Journal du projet

En vue de la formalisation du projet de transmission avec les élèves de l’école Michelet, nous voulons faire de la cour de récréation une COUR DE DANSE.

Au 18ème siècle, la danse se faisait par et dans la cour de Louis 14. De cette institutionnalisation de la danse est, entre autre, née la Chorégraphie, aussi nommée la notation Beauchamp Feuillet.

Une partition, en notation Feuillet, allie sur une même page : les pas (signes) et le trajet (organisation des signes sur la page). Ainsi ces partitions sont pour la chercheuse Marie Glon, des partitions lectures, c’est à dire que le danseur, la page annotée dans la main, lit et danse.

Pour la cinétographie, Rudolf Laban a gardé des éléments de la Chorégraphie. On retrouve la ligne centrale qui sépare le corps (droite et gauche). Les appuis, sur un cinétogramme se trouvent alors, comme pour  notation Feuillet, de part et d’autre de cette ligne. Outre ce point commun, beaucoup d’éléments divergent entre ces systèmes d’écriture du mouvement mais le système de Feuillet a en germe les fondements d’un système de notation qui analyse le mouvement, ce qui est le projet de la notation Laban et des écritures du mouvement du 20ème siècle.

Une grande différence, qui nous a intéressée pendant cette résidence, est l’espace. Chez Feuillet, les pas comme l’espace sont transcrits graphiquement. On voit la fameuse ligne centrale qui partage la droite de la gauche, qui sert aussi de trajet dans l’espace. Il y a donc une analogie entre le rectangle de la feuille et celui de la Cour par exemple. Ainsi le haut de la feuille est et sera toujours la place du roi. En d’autres termes la feuille ne suit pas le danseur. Dans une partition Laban, la portée ne représente pas graphiquement l’espace mais les signes le transcrivent. La feuille ne représente pas l’espace, ainsi le danseur la fait bouger avec lui. Pour aider l’interprétation des signes, il y a, à côté de la portée, un “croquis de parcours” qui, vue du dessus, représente le trajet du danseur.

Pour  COUR DE DANSE, nous prenons la logique de l’espace de la Chorégraphie en dessinant au sol des trajets, auquel nous ajoutons des signes labaniens.  La feuille disparait au profit de la Cour. La partition est dessinée à l’échelle de l’homme, à même le sol.

Dessiner une partition de Cour, à partir des signes de la cinétographie Laban et du principe graphique de l'espace de la Chorégraphie de Feuillet

travail avec les élèves - parcours et signes

Exploration dans la cour