Nous proposons de représenter nos lieux de vie sous forme graphique. Comme on les ressent. Expérimenter des manières de représentation non conventionnelles de l’espace. Nous nous plions à l’exercice avec eux. Nous construisons ensemble une bibliothèque de cartes mentales ressources.
9h30 - Ce matin notre pratique quotidienne de l’espace est mise en jeu. Comment se positionner, nous architectes, pour expliquer aux enfants l’importance de représenter ce que l’on traverse quotidiennement : l’espace. Autrement dit comment représenter son chez-soi le mettre sur une feuille et tenter de le lier au parcours de son corps. Puis comment mettre en lien la maison et l’école ? Quel trajet entre les deux ? A quoi peut-il ressembler sur une feuille ?
Ce matin nous sommes arrivés un peu trop précipitamment dans la classe des enfants. Face à nous une rangée d’oignons bien droite. Sous nos pieds une estrade, plus haut un vidéoprojecteur qui camoufle un quart de nos visages. Nous ne sommes pas très à l’aise. Certains souvenirs d’école ressurgissent. La classe n’a donc pas changé depuis trente ans ? Nos corps rigides donnent l’impression d’être là un peu par hasard. Nous avons du mal à nous placer face aux enfants, à nous coordonner dans notre discours.
10h - Ce matin nous tentons donc avec nos mots et gribouillis d’architectes, de leur expliquer comment se construit une carte sensible. C’est-à-dire une représentation sans vrai proportions, ni rapports d’échelle mais emplie d’émotions et de sensations.
10h20 - Les enfants jouent le jeu parfois confusément mais ils sont là. Sérieux, concentrés. On note chez eux un besoin constant d’être rassurés : Est-ce que c’est bien Paul, Maylis ? Est-ce que c’est beau ? Je n’y arrive pas, je ne sais pas faire. Le manque de confiance serait aussi le mal des têtes blondes du 21 siècle ?
11h00 - L’ atelier se termine, l’exercice se poursuivra la prochaine fois. Lorsque nous l’aurons enrichi des mots des enfants, de nos récits.