classe en train de rédiger

Restitutions

Publié par Antoine Thiollier

Journal du projet
Littérature Théâtre Philosophie

Terreau Terreur est un projet d’écriture romanesque pour le théâtre. De ce parti-pris a découlé l’aller-retour entre texte romanesque et forme théâtrale quant il s’est agi de restituer le travail fait en commun à Pierre Borrione. 

Avec les deux classes, j’ai travaillé à créer un spectacle mettant en oeuvre les textes écrits par chaque enfant. Deux formes théâtrales ont ainsi été créées, répétées et jouées devant les autres classes le vendredi 28 juin 2019. 

En sens inverse, nous sommes repartis du spectacle ainsi agencé pour mettre le texte et les actions sous formes romanesques. Chaque élève s’est vu remettre début juillet un exemplaire de l’ouvrage co-écrit ainsi. 

 

UN DRÔLE DE CONSEIL

 

Un drôle de conseil
Couverture du livre imprimé pour les CM1

Un Drôle de Conseil [CM1]

Dans sa tête, Chloé réfléchit. Doit-elle prendre la parole pour amener sur la table ce sujet qui lui tient à coeur ? Elle hésite. « C’est vrai que ça ne concerne pas directement l’école, se dit-elle, mais je crois que je vais tenter ma chance. Ça peut valoir le coup si on ne veut pas mourir d’ennui dans ce conseil. Allez, j’y vais ! ». Elle lève très haut la main. Elle s’attend à ce que tout le monde la scrute ardemment. Ça ne manque pas. La présidente du conseil lui donne la parole. Elle court au centre de la salle et, confiante, elle commence à parler :

– Je trouve qu’il est injuste que les noirs soient séparés des blancs. Qu’ils soient détestés pour une simple couleur de peau, c’est du racisme ! A bas le racisme ! 

– C’est de la politique, ça concerne pas les enfants ! s’exclame Joséphine, une déléguée assise sur le côté. 

Tout le banc d’en face s’écrit : QUOI ??!!

Joséphine et ses amis répondent : 

– Bah non !

Le banc d’en face répond :

– Bah si !

– Bah non !

– Bah si !

– Mais non !

– Mais si…

Et cela continue indéfiniment jusqu’à ce que les autres élèves au milieu disent « STOP ! ».

Tout de suite, Emmie se lève, elle grimpe et se tient debout sur le banc :

– Mais c’est pareil, je pense qu’il est injuste que les licornes roses n’aient pas le droit de voir les licornes bleues, parce que soi-disant la maire de Bonbonzéria a dit qu’elles mangeaient tous les bonbons des licornes roses… alors que c’est faux, c’est le diable version 2.0 qui les mangent tous.

Tout le conseil se met à applaudir. Dans l’emballement général, Lilou se lève, prend courage et monte sur son banc comme l’a fait Emmie juste avant :

– C’est injuste qu’on n’ait pas le droit d’aller voir les licornes. Pourquoi ? Parce qu’on n’est pas magiques. Mais si on était magiques, il y aurait plus de légendes. Et ce serait nul !

A nouveau, tous les délégués tapent dans leur main en signe de satisfaction. 

Le cool collège
Couverture du livre imprimé pour les CM2

Le Cool Collège

En pénétrant dans cet espace incroyable, Arthur et ses nouveaux camarades croisèrent Lou, Louise et Elise qui avaient une carte du monde et des valises.

– Pourquoi avez-vous des bagages ? demanda Arthur

– Parce qu’on va partir en classe de découverte avec l’avion du collège, dit Lou. 

Ensuite Louise regarda Noah et Kénaël en disant :

– Vous ne lui avez pas dit ?

– Non pas encore, répondit Kénaël.

– Alors, nous avons une présentation à te montrer, proposa Elisa à Arthur.

Et c’est à ce moment-là que Elise et Louise se mirent à danser au son des paroles de Lou :

– L’avion s’appelle « Voyage nature » ; les élèves partent un mois, ils voyagent dans tous les pays du monde qu’ils ont étudiés pendant l’année. L’avion est très grand, il y a des WC, des douches, des classes, on mange dedans, on dort dedans, il y a un jacuzzi et une énorme piscine. Les élèves choisissent les professeurs qui les accompagnent.

– Merci les filles, dit Arthur, ça donne envie !

– Ça va bientôt sonner, on a tout juste le temps de t’emmener voir la salle des profs, dit Noah en prenant Arthur par le bras.

Ils se dirigèrent vers une salle aux étranges fenêtres. En chemin, Kénaël lui dit : 

– Ici, on a le droit d’appeler nos professeurs comme on veut. Par exemple, le prof de sport, nous, on l’appelle Saschlingue !

Tant d’audace, Arthur n’en croyait pas ses oreilles.