En lien avec l’un des thèmes de Terreau Terreur, nous avons, avec Marion, récolté divers récits d’injustices auprès de la classe de CM1. L’occasion finalement pour les élèves de se poser une question : toutes les injustices se valent-elles ?
Le travail s’est déroulé en plusieurs étapes. Nous avons commencé par un exercice d’écriture très simple : « racontez-nous une injustice ». Devant la variété des réponses, il nous a semblé intéressant de leur poser la question suivante : « toutes les injustices se valent-elles ? ». Un débat s’en est suivi. L’une des conclusions fut en substance que s’il peut y avoir des injustices plus ou moins graves pour les personnes qui les subissent, le sentiment ressenti lorsqu’on en est victime est de nature similaire.
Lors du débat, la révélation d’une injustice interne à l’école a fait l’effet d’une boule de neige ; tous les enfants reprenant à leur compte le fait qu’à la cantine une élève jouissait de privilèges : la table à laquelle elle était assise sortait toujours la première et elle pouvait faire du bruit autant qu’elle voulait. Pour tous, c’était le comble de l’injustice.
Nous avons construit une histoire qui mettrait en scène tous ces récits. Cela se passe lors d’un conseil des élèves (instances récentes où les enfants discutent entre eux des problèmes rencontrés à l’école). Cette instance existe réellement à Pierre Borrione. Les enfants doivent alors s’exprimer et dans une alternance de joutes oratoires et d’ennui, ils apprennent ensemble à "jauger" collectivement les injustices. Le début d’un processus politique ?