Vingt-trois voyageurs immobiles, crayons en mains, écoutent les textes que je leur lis. D’abord un extrait de l’Odyssée d'Homère, qu’ils ont étudié le mois précédent :
« Aucune terre n’était en vue, on ne voyait que le ciel et la mer. Alors apparut un épais nuage au-dessus du navire creux. La tempête rompit le mât qui s’abattit sur la poupe. La foudre tomba sur le navire qui tourbillonna et s’emplit de soufre. Les hommes tombèrent à la mer. Moi, je marchais sur le pont quand une vague arracha la quille ; les flots l’emportaient. Le mât était à l’eau. Pendant neuf jours je dérivai ainsi. »
Je fais la même chose avec le début de Lenz, de Georg Buchner.