Je suis accueillie à l’école d’Epaignes où j’interviendrai avec deux classes. J’ai rendez vous avec 44 enfants. Certains m’aperçoivent dans les couloirs avant que les cours ne commencent et s’écrient « Oh ! Y’a l’artiste, y’a l’artiste !! » Cette première journée je n’aurai donc pas encore de prénom.
Ils savent depuis longtemps que je dois venir à leur rencontre mais ne saisissent pas tout à fait ma pratique.
Dans un premier temps, je leur présente mon travail, celui de la mise en scène et de la création de costume. Ils sont au départ assez intimidés, tout comme moi. Mais au fur et à mesure, les doigts se lèvent, les questions fusent. Face aux images que je leur montre, entre recherches et objets aboutis, comment arriver à ce résultat ?
L’après midi, chaque élève a préparé des questions personnelles, nous prenons le temps de discuter et je réponds à leurs nombreuses interrogations. Ils ont hâte de commencer à travailler, se demandent quel rôle ils pourront jouer. Certains m’expliquent leur relation au vêtement, les choses qu’ils ont déjà réalisées, et leurs appréhensions face aux techniques de confections. « La couture ça a l’air compliqué ! ». Cela tombe bien, je vais leur démontrer que certaines techniques peuvent êtres détournées et qu’on peut en inventer d’autres !
Je leur parle également de mon rapport à la photographie liée à mon processus de création. Certains m’évoquent leur gout d’être pris en photo ou d’en prendre directement.
Je leur annonce que l’objectif sera de travailler et d’expérimenter des formes à partir de leur propre corps. Sans forcément passer par le dessin, le corps est un support de création et le costume peut naître et prendre forme directement par des propositions générées par celui ci.
