Communément liés aux arts vivants, le costume et la scénographie sont des matériaux de l'imaginaire, ils servent la mise en scène d’un récit, d’un espace narratif. Ils sont liés à une temporalité, ils vivent dans la durée d’une représentation. Mais comment révéler la vie des objets initialement inertes de la scène ? et comment peuvent ils devenir eux même les acteurs du spectacle vivant ? Le projet constitue le développement d’une collection d’accessoires et de vêtements envisagés comme des dispositifs scénographiques à l’échelle du corps, des «corps-scènes». Il s’agit de questionner l’objet costume et de réfléchir à son interaction possible au corps et à l’espace. Si le costume de scène n’a au départ que faire d’une fonction pratique, il s’agit d’expérimenter la fonction de l’artifice et d’interroger par l’image l’espace dans lequel il s’anime.
Communément liés aux arts vivants, le costume et la scénographie sont des matériaux de l'imaginaire, ils servent la mise en scène d’un récit, d’un espace narratif. Ils sont liés à une temporalité, ils vivent dans la durée d’une représentation.
Mais comment révéler la vie des objets initialement inertes de la scène ? et comment peuvent ils devenir eux même les acteurs du spectacle vivant ?
Le projet constitue le développement d’une collection d’accessoires et de vêtements envisagés comme des dispositifs scénographiques à l’échelle du corps, des « corps-scènes ». Il s’agit de questionner l’objet costume et de réfléchir à son interaction possible au corps et à l’espace. Si le costume de scène n’a au départ que faire d’une fonction pratique, il s’agit d’expérimenter la fonction de l’artifice et d’interroger par l’image l’espace dans lequel il s’anime.
Alors que le scénographe intervient généralement en amont d'une création avec le metteur en scène et participe déjà à l'installation d'un cadre scénique, le costume est le plus souvent abordé dans un second temps et s'adapte à une direction plus établie. Il s'agit moins de penser le costume comme un élément acteur que comme un élément qui doit accueillir et servir avec justesse une création. Je distingue une catégorie de costume qui habille, tel un travail de styliste et de compositeur et il me semble exister une autre catégorie de costume inscrite davantage dans une "création de corps". Moins identifié et plus expérimental, Le "costume corps" se rattacherait plus au cirque et à la danse contemporaine dans un rapport plus immédiat au corps. Je m’intéresse en outre à cette expression du costume qui s'envisage comme un partenaire actif (« La danse serpentine » de Loi Fuller, « Les ballets triadiques » d’Oskar Schlemmer…)
Je souhaite donner une autonomie poétique à ces éléments (scénographie et costume) en tant que déclencheurs de mise en scène. C’est la volonté d’hybrider les pratiques et de repenser l’origine de leur conception pour créer des formes neuves. En renouvelant leur processus de création, on renouvelle également leur présence et leur relation à la scène. Je veux me raccrocher à ce que le corps et l'artifice peuvent proposer comme expérience sensible et théâtrale. Si je parle de costume, je veux l'aborder comme un concept qui puisse s'étendre à plusieurs champs disciplinaires et dans l'idée d'un élément non pas seulement plastique mais révélateur et dramatique qui puisse agir sur le corps et réciproquement.
Dans une réflexion autour des arts vivants, de la scénographie, du design, de la mode et des arts plastiques, le costume se veut ici un objet de recherche, hybride, et sans a priori formel.
Agostino Pace, costumier de théâtre réalise les costumes du film « Peau d’âne » pour Jacques Demy, Oskar Schlemmer construit des figures d’art dansés sous l’influence de l’école du Bauhaus. Hussein Chalayan fait du défilé de mode un manifeste et un terrain de performance artistique… Tant d’exemples qui déplacent les codes, la conception, et la représentation du corps et de ses artifices.
De la mode vers le théâtre, du défilé vers l’exposition, de la photographie vers le cinéma, du corps vers l’espace, du matériaux vers la forme… le costume est un concept vivant: organique, mécanique, malléable, transformable. Il tend à se chercher encore, différemment.
S’il est question de réfléchir au costume sous un angle multiple et transversal, il s’agit aussi de réfléchir à sa mise en espace, sa mise en scène. L'espace offre des possibilités d'interactions plus ou moins intimes et plurielles au sujet "mis en lumière". De la construction d'un décor massif à l'objet décoratif ou fonctionnel, en passant par la matière immatérielle de la lumière, et même les supports numériques (photos, vidéo, son), le corps de l'acteur joue de son lien à l'environnement en y prenant place de manière singulière. Je souhaite penser l’espace du costume, son articulation et de son déploiement.
Dans cette volonté d'augmenter le costume et de questionner l'interaction du corps et de la scénographie, il me parait évident que le corps, le costume et la scénographie génèrent respectivement des espaces interchangeables. Scénographie portable ou costume à la mesure d'un décor, tous les médiums sont à repenser.
Si la scénographie représente l'écriture scénique d'un espace alors est t-il possible de l’aménager entre le corps et le costume ? Le scénographe peut il laisser la place au costumier d'exprimer le corps en perspective ? Si le costume porte le corps plutôt qu'il ne l'habille, quelle forme peut en résulter ? Comment matérialiser une figure ? Comment faire vivre un costume ? Que porte on réellement dans l'idée de porter un costume ? Quelles sont ces images qui façonnent les corps ? Le costume est il une matière tangible ?
Par le(s) artiste(s)