La Naissance : Penser le héros.l'héroïne

Penser le Héros/l'Héroïne

Publié par Marion Noone

Journal du projet
Arts plastiques Danse Théâtre Écriture, Littérature

Semaine du 11 au 15 mars
Séances en demi-groupes
Penser Héro.ïne.s

Partie 1 : La philosophie Héro.ïne.s

Cette semaine, nous décidons de séparer la classe en deux, afin de permettre un travail plus approfondi. Pendant que Marion s'occupe de la partition physique, je prends chaque demi-groupe pour une partie théorique, et nous questionner ensemble sur la figure héroïque.

Tout d'abord, nous énumérons tous les mots qui nous viennent : sauver, généreux, qui fait quelque chose, rendre heureux, fort, sacrifier, changer le monde, injuste, naissance, transformation, pouvoir, combattre, etc.

Puis nous nous questionnons, de quoi un.e héro.ïne a t-il.elle besoin pour exister?
Pourquoi le deviennent-ils.elles? Comment?
Nous réalisons aussi que tout le monde n'est pas d'accord sur ce qui est héroïque ou pas :

"-Un objet peut être un héros!
- Mais non!

-Si, mon canapé, c'est mon héros!"

Ainsi, pour exister, il.elle a besoin avant tout d'un regard, et donc d'une histoire.

Ce qui nous amène à la phrase d'André Malraux: "il n'y a pas de héros sans auditoire".

Ce sont nous qui créons le héros et l'héroïne. A travers notre regard, nous les faisons exister. Humble et droit.e par essence, il.elle ne s'auto-déclare pas héroïque, mais le devient par les récits, les mots des autres.
 

Afin de nourrir la recherche,  nous offrons un corpus de textes, dont ce poème de Victor Hugo:

 

Après la bataille

Mon père, ce héros au sourire si doux,

Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous

Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,

Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,

Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.

Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.

C'était un Espagnol de l'armée en déroute

Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,

Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.

Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! "

Mon père, ému, tendit à son housard fidèle

Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,

Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "

Tout à coup, au moment où le housard baissé

Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,

Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,

Et vise au front mon père en criant: "Caramba! "

Le coup passa si près que le chapeau tomba

Et que le cheval fit un écart en arrière.

" Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.

 

Nous en discutons ensemble. Dans ce poème, c'est en effet à travers les yeux du fils, et dans ce récit bien précis, que ce père existe en tant que héros:

LA NAISSANCE.

Prochaine étape, élargir notre vision et énumérer les différents types de héro.ïne.s!