Cette semaine, nous avons convenu de plusieurs axes de travail avec Mélanie. Deux sessions se passeront en demi groupes afin d’approfondir le travail d’écriture entamé précédemment d’un côté, et chercher le corps et le langage physique des figures héroïques de l’autre. Cette étape nous permettra aussi de découvrir et préciser l’imaginaire héroïque de chaque enfant, afin de pouvoir les guider, en fin de semaine, vers des recherches sur des figures emblématiques de l’Histoire qui les aideront à construire leur futur personnage.
Nous introduirons aussi une notion qui nous semble intéressante : le débat dans la cité.
Nous mettrons également en place un costumier, que chacun pourra fournir à sa guise.
C’est avec cet élément que nous commençons notre séance de lundi, qui sera collective.
Puisque le débat dans la cité est l’origine même du théâtre, et que nous et les enfants sommes pleins de questions, pourquoi ne pas ouvrir un vrai débat qui réunirait tous les gens du village, animés par cette première interrogation : Au vu de la situation actuelle, avons-nous besoin de Héro-ïnes ?
« Bien sûr que non, c’est nous tous les héros, je vois pas pourquoi on ferait appel à quelqu’un qui n’existe pas »
« Les vrais héros c’est les docteurs et les pompiers donc SI on a besoin de héros sinon on pourrait pas se faire soigner »
« Oui mais les Supers Héros ça permet de voir plus haut »
C’est un vrai jeu de prise de parole, d’écoute de l’autre et d’argumentation, et si finalement le vrai héros serait ce corps collectif ? Une grosse bête à 20 cerveaux et mode de pensées différents ?
Nous avons en tous les cas un vrai début de structure pour le spectacle.
Les deux jours qui suivent se passent en demi groupe.
Mélanie suit l’atelier d’écriture qui tourne d’avantage à la discussion collective. Ensemble, ils tentent de cibler les famille de héros (mythologiques, nationaux, citoyens, humanitaires, médiévaux etc). Le travail se basent aussi sur des citations que nous avions envoyé en amont à Nelly (la maîtresse) et nourrissent la conversation.
« Il n’y a pas de héros sans auditoire » - André Malraux
« Nous devons apprendre à vivre tous ensemble comme des frères ou nous allons mourir tous ensemble comme des idiots » -Martin Luther King
De mon côté, nous cherchons comment, dans l’imaginaire collectif, est représenté, figuré, interprété le corps héroïque. Mais comme il n’y a pas de héros sans victimes, et sans public, nous nous demandons aussi comment se mettre dans ces corps-ci : celui du citoyen, celui dans le besoin. Et s’il était possible de passer d’un corps à un autre ? Comment le héros redevient simple citoyen ? Comment la victime devient-elle héros ?
À ce vocabulaire gestuel naissant, nous ajoutons le travail sur le ralenti, qui sera un des codes de jeux possible du spectacle pour basculer dans une autre dimension, celle ou tout devient possible et extraordinaire.
Le vendredi, nous nous retrouvons tous ensemble et, forts de ce que nous avons approfondi en demi groupe, nous entamons un travail d’improvisations en groupe ou en binôme sur les thèmes suivants :
-Le héros chez le psy
-L’école des héros ou des « méchants »
-Raconter l’histoire d’un héros en 2mn
-Le héros prend sa retraite
À la volée
Eva en psy« Les héros ne font pas ce qu’ils veulent vous savez »
Mathis en graine de héros « Mais ma cape elle est trop grande »
Léo en héros névrotique « Je suis pompier et j’ai peur du feu »
Marion Noone
Les Ateliers Médicis seront fermés au public du 21 décembre au soir au 5 janvier inclus.