Cette première phase d'atelier me permet de décaler le regard des enfants sur la photographie. En interrogeant les images qui nous sont proches : les publicités, les illustrations de manuels scolaires ; nous apprenons à les analyser en jouant avec leur sens.
Il s'agit de montrer que l'image est comme un message. Je détourne deux publicités trouvées à Cayenne. Sur l'une, un petit garçon fait une mine énervée pour sensibiliser contre les déchets jetés dans l'espace public. L'autre publicité représente une jeune fille avec un pneu autour du cou, qui tire la langue et louche pour illustrer le message "prix délirants". J'intervertis les deux personnages, pour court-circuiter les messages qui nous sont adressés.
Les enfants jouent avec les différents sens que peut prendre une photographie. Selon le texte qui l'accompagne, dans les bulles d'une image de roman-photo, l'image se voit réinterprétée.
Afin de partir de matériaux proches des enfants, je les invite à constituer une banque d'images en photographiant les livres de la bibliothèque de l'école. Grâce à ce travail collectif nous avons pu avoir un aperçu de la culture visuelle accessible dans ces ouvrages. Pour compléter cette collection et pallier un vide de représentation, j'ai introduit l'ouvrage OBIA de Nicola Lo Calzo, photographe ayant travaillé sur la culture bushinenge.
Nous créons ensuite un jeu pour apprendre à associer les photographies à des mots clés. Chaque enfant s'occupe de la description d'une image. Une fois tous les mots descriptifs réunis puis mélangés, nous constituons les grilles d'un BINGO, non pas basées sur les chiffres, mais sur des mots et des images. Le jeu se déroule ainsi, en classe entière : je montre une photographie, les enfants la décrivent avec des mots clés. Si l'un.e d'entre elles.eux a ce mot sur sa grille, iel pose un jeton. Lorsque tous les mots sont recouverts par des jetons c'est gagné, plus qu'à crier BINGO !
Brouillon des mots clés pour le BINGO.
