arrivée à Apatou

Apatou

Publié par Alice Nicolas

Journal du projet

Le trajet de Cayenne à Apatou (Guyane) se fait par une route traversant le territoire vers l'ouest. Sur les côtés défilent des paysages peu familiers. La nature est foisonnante et impressionnante. Même avec les descriptions et images vues avant d'arrivée, le ressenti de ce paysage est imprévisible. Je pense rapidement aux clichés que je pourrais faire de ces végétaux qui s'entremêlent. Sûrement par impatience de photographier. Ce qui défile au long de la route me paraît encore comme un paysage en deux dimensions, des images mises les unes après les autres. Ce type d'espace qui m'est inconnu n'est pas encore un espace arpenté, vécu sensiblement. Cette expérience me rappelle la pensée de Maurice Merleau-Ponty. Dans L'oeil et l'esprit, il évoque l'importance de notre appréhension corporelle de l'espace dans la perception que nous avons de celui-ci. La forêt qui m'entoure n'étant pas encore un espace expérimenté, elle est encore au stade d'image.

Au bout de la route, la ville d'Apatou. Pour aller plus loin, c'est le fleuve qui prend le relais avec les pirogues. Un collège construit récemment, à l'architecture faite de capsules en bois, nous accueille dans la ville. Puis la route longe des habitations derrière lesquelles le fleuve Maroni se laisse apercevoir. Arrivée sur la grande place des fêtes, s'offre un panorama sur le Maroni et le Surnimane, qui paraît si proche. Tout de suite, cette frontière a un arrière-goût d'absurde. La petite ville s'étend en hauteur de cette place. La classique mairie, gendarmerie, poste, revêtent ici une architecture s'inspirant des habitations bushinengués. Je suis fascinée à l'idée que ce lieu si dépaysant deviendra un espace quotidien et familier.

paysages à Maïman
notes sur la notion de décor
Comment faire une image de paysage qui ne soit pas une photo décor ?