Une fois l’équipage et le bateau constitués, les enfants se sont projetés en mer et ont rédigé des lettres de marins destinées à leurs proches, parents, amis, animaux – des récits intimes qui racontent la vie imaginée à bord du navire, mais aussi leur passé bien réel. L’idée était de les amener à se remémorer leur vie sur le littoral, de faire l’expérience du temps maritime et de la solitude du navigateur : que ressent un marin après une longue période en mer ? est-ce qu’un matelot, un pêcheur, un explorateur ou un capitaine font les mêmes rêves ?
A travers la métaphore du voyage maritime, les jeunes ont partagé leur ressenti face à la situation sanitaire exceptionnelle qui a marqué nos ateliers. Si la thématique du huis-clos est inhérente aux histoires de bateaux, elle fait aujourd’hui écho aux confinements et à l’enfermement généralisé. Les jeunes ont puisé dans leur vie réelle pour décrire ce qui leur manquerait s’ils étaient des marins perdus en mer : courir dans la forêt, aller au restaurant, voir ses grands-parents… Le grand départ imaginé en mer reflétait aussi un autre départ bien réel : celui des enfants qui quittent l’école primaire pour entrer dans une autre étape de leur vie.
Ces « lettres en mer » ont été enregistrées sous forme de voix-off, et s’entrelacent dans la bande-son du film.
