credit photo: Maxime Leblanc

journal de bord - premières interventions danse à l'école Joliot Curie

Publié par Rebecca Journo

Journal du projet

Du point de vue de Rebecca

Mars et avril 2019

Résumé des premières interventions danse à l'école Joliot Curie de Bagneux avec les classes de CM1 et CM2 A

Florentin et moi entamons les interventions danse le 26 mars à l’école avec une première session d’ateliers répartis entre le 26 mars 8 avril (quatre ateliers par classe). 

Nous démarrons ce travail avec d’abord l’envie d’apprendre à connaître ces enfants, l’envie de créer quelque chose avec eux, et surtout l’envie de partager une certaine vision du mouvement et de la danse. La capacité à percevoir la danse dans chaque geste, le plus simple soit-il, m’ait très chère. Dans ma démarche chorégraphique, je cherche comment l’imaginaire modifie l’état de corps et le mouvement. Je pars souvent de gestes simples et à travers différents procédés, j’expérimente alors comme habiter ces gestes et comment ces gestes me transforment. Ce travail n’est pas des plus abordables car il demande une certaine concentration et consistance; comment ne pas se lasser d’un simple geste répété encore et encore. Je me demande alors comment proposer un tel travail à des enfants qui ne dansent pas pour la plupart et qui se font une toute autre idée de la danse et de la chorégraphie.

Notre première intention est simple, nous avons besoin de connaître leur prénoms à tous (52 élèves au total). « Le jeu des prénoms », comme nous l’appelons, nous permet d’introduire simplement le mouvement: en cercle, chacun présente son prénom avec un mouvement par syllabe, l’occasion pour nous de mémoriser leurs prénoms rapidement et pour eux, de rentrer directement dans le mouvement. Tel un rituel, ce jeu devient l’introduction avec laquelle nous commençons cette première série d’ateliers. 

Nous nous demandons également comment amener ces élèves à danser sans passer directement par le biais d’une chorégraphie ou d’une approche « plus traditionnelle » de la danse, en l’occurence un cours de danse organisé formellement. L’espace dans lequel nous travaillons (salle de classe) ne nous permet de toute façon pas d’aller vers un travail de prise d'espace. Nous savons également que nous souhaitons travailler autour des gestes quotidiens qui appartiennent à la salle de classe. Rapidement, nous utilisons donc les tables et les chaises comme accessoires et leur demandons d’enchainer de manière abstraite ces gestes simples quotidiens qu'ils connaissent par coeur (s’assoir, se lever, lever la main, « s’endormir » sur la table, s’allonger sur sa chaise..etc). En cela, nous introduisons déjà le vocabulaire avec lequel nous allons travailler tout au long des interventions. 

En parallèle, nous tentons d’introduire des notions simples d’écoute, de rythme et de dynamique du mouvement. Nous comprenons que ces notions deviennent abordables essentiellement à travers le jeu. Le « Clap » devient notre outil principal: à chaque clap une directive. Ce système simple nous permet de travailler avec la classe entière et de les faire se mouvoir collectivement (s’arrêter/reprendre, aller au sol, « suspendre », ralentir/ accélérer.. etc).

Ces premières tentatives nous font vite réaliser à quel point nous avons besoin de travailler en collaboration avec les enseignants. La concentration des élèves est loin d’être tout le temps au rendez-vous et nous ressentons la difficulté à encadrer ces deux (grands) groupes d’élèves chahutants et dispersés. Malgré des conditions qu’on ne peut pas qualifier d’idéales, nous arrivons doucement à travers ces premières séances à tisser un lien avec les élèves et à poser les bases du travail chorégraphique que nous souhaitons aborder avec eux.