journal de bord - dernière session d'intervention danse à l'école primaire Joliot Curie

Au moi de juin, la fréquence et durée des ateliers s’intensifient en vue de la représentation du 20 juin. Lors de ces derniers ateliers, il s’agit que chaque élève ait bien mémoriser la chorégraphie de sa table (de son groupe) et de notre côté, nous commençons enfin à voir émerger la chorégraphie que nous appelons « la classe morte ». En référence à Tadeusz Kantor, nous présentons ce titre et leur expliquons que collectivement, ils créent un paysage, une image, « une classe morte » telle une nature morte en peinture. Nous tentons d’attirer leur attention sur les temps de pause dits « freeze », sur leur regard et leur présence au geste. La structure chorégraphique n’est pas si simple, il faut donc passer par la phase plus laborieuse de répétition, littéralement répéter la chorégraphie encore et encore, ce qui n’est pas évident pour tous les élèves... Aux côtés des enseignants, nous mentionnons les enjeux d’une représentation, d’un spectacle et tout le travail souvent fourni derrière. Bien que certains soient  très à l’aise avec l’idée de se représenter, nous percevons que pour la plupart, se mettre en scène, être regardé n’est pas si évident…

L’unisson se crée par l’écoute, et le rythme est imposé par les dynamiques de mouvement. Nous avons largement insisté sur la façon de créer le temps ensemble. "La magie opère dans ces moments d’attente et de suspensions". J’ai conscience que ces notions ne sont peut-être pas toujours des plus amusantes, certaines de ces dernières séances sont d’ailleurs parfois difficiles… Lors de l’avant-dernier atelier néanmoins, nous sommes témoins de cette fameuse magie. A l’occasion d’un ou deux filages par classe, nous découvrons la classe entière habitée, investie. Nous percevons leur application, délicatesse et précision face au geste… Tout le monde est présent et la magie opère...