journal de bord - deuxième session d'interventions danse à l'école primaire Joliot Curie

Publié par Rebecca Journo

Journal du projet

mai et juin 2019

Résumé de la deuxième session d'interventions danse à l'école primaire Joliot Curie de Bagneux avec les classes de CM1 et CM2 A

Du point de vue de Rebecca…

Fin mai, nous reprenons le travail avec les élèves et savons que la restitution du travail, la présentation à un public arrive à grand pas. Nous pressentons donc qu’il faut resserrer le travail et aller vers la construction d’une chorégraphie que chaque élève sera en mesure d’effectuer et de s’approprier. 

Nous repartons de ces « gestes d’élève » et proposons plusieurs série d’enchainements. Je décide de proposer un début, un enchainement auquel se rattache une multitude de fins, en l’occurence 1 début et 5 fins, ce qui nous amène à 5 phrases chorégraphiques distinctes pourtant composées d’un même vocabulaire plutôt restreint. Dans ce processus d’apprentissage et de répétition de ces phrases, Le manque de jeu et d’improvisation se fait sentir… Nous décidons donc de repasser sur un mode plus exploratif et interactif. Le vocabulaire est maintenant intégré, ces gestes simples sont devenus un langage avec lequel nous les invitons à s’exprimer et à communiquer. Il s’agit alors de comprendre le travail d’improvisation qu’ils définissent assez facilement comme « faire ce qu’on veut ». Nous tentons alors de les amener à comprendre qu’improviser n’est pas faire ce qu’on veut mais plutôt de trouver la liberté à l’intérieur du cadre, le cadre étant ce vocabulaire de mouvements et la règle de ne pas parler (car il est en effet difficile de ne pas parler et de se contenter du mouvement!). Par ailleurs, au-delà de s’approprier individuellement le vocabulaire, nous cherchons à les amener à dialoguer entre eux, et à composer collectivement. 

Cette étape a été clé dans le travail car en premier lieu, nous sommes arrivés face à des enfants que ne souhaitaient pas forcément travailler ensemble. Les enseignants nous ont d’ailleurs fait part de leur souhait d’utiliser ces interventions danse au profit du travail collectif et de leur capacité à faire ensemble. Globalement, la majorité des élèves a commencé à s’investir plus profondément dans le travail, à prendre des initiatives et nous avons bien senti que quelques élèves en particulier ont sincèrement pris goût au travail de répétition et de création. A partir de leur propre initiative, nous décidons d’ajouter à ces cinq fins une sixième fin qui est la leur. Ils se créent leurs propres histoires et deviennent de plus en plus autonomes face aux consignes. Nous passons un petit cap…

Du point de vue de florentin…

Après quelques séances oscillantes de difficile à vraiment encourageantes, quelques groupes dans les deux classes ont commencé à réellement s’investir. On sentait qu’on était attendus par les enfants. Nous avons isolés avec eux quelques gestes qu’ils font régulièrement en classe, lever la main, s’endormir sur la table, se réveiller, tourner la tête vers un camarade. l ‘idée de la salle de classe comme terrain de jeu les a séduit. I.e.lles s’amusaient d’avoir le droit de « dégouliner » depuis leurs chaise d’élève vers le sol. A ce moment là, on a commencé à créer des structures simples, se complexifiant d’une séance sur l’autre. La simplicité des gestes a créé un résultat assez abstrait pour une bonne partie des enfants, qui exécutaient les chorégraphies assez platement… 

Pour y remédier au cours d’une séance, nous décidons de laisser de la place à l’improvisation et au jeu, avec des intentions de jeu concrètes, « Tu es très pressé, mais tu dois rester silencieux car il y a un bébé qui dort.... Tu es un fantôme... Tu es en colère...etc etc etc... » Au delà de provoquer l’hilarité dans la classe, certains ont commencés à être excité à l’idée de pouvoir mettre de l’intention dans des actions qu’ils connaissent par coeur. Dans les deux classes il y avait des performeurs en herbe qui n’avaient aucun mal à rentrer dans un jeu plus théâtrale. Après cela, la nature des questions que les enfants me posaient a changé : « Mais si je fais ça plus lentement? Et si jamais on est deux à le faire en même temps? Pourquoi lui il change le mouvement? Mais est-ce que j’ai le droit de faire la vielle mamie? Etc etc...»