Vue depuis l'école sur le puy de Sancy

Construction des maquettes

Publié par Lea Michel

Journal du projet
Arts plastiques Design Scénographie

C’est la première séance où l’on attaque le volume. Ça devient vite un grand bazar dans la classe, avec des morceaux de carton de partout. Comme au début, certains foncent et savent ce qu’ils veulent faire, d’autres me sollicitent beaucoup. Certains n’arrivent pas à mettre de mots sur leurs idées. C’est pas grave, parfois, ça vient après : il faut commencer et ensuite on comprend mieux ce qu’on voulait faire.

Je vois déjà se dessiner les personnalités de chacun. Certains foncent ; d’autres hésitent, me sollicitent tout le temps alors qu’ils s’en sortent très bien ; et d’autres encore veulent faire une maison habituelle avec un canapé et une télé. J’essaie de les pousser un peu plus loin, en essayant de comprendre de ce qui leur plairait le plus. Je leur rajoute des contraintes : interdit de faire un toit pointu. Vous pouvez faire un toit carré… — Ça existe déjà ! — Oui mais c’est moins traditionnel. Vous pouvez faire un toit rond… — Ça existe déjà ! — Oui mais c’est moins habituel. Bref vous pouvez faire n’importe quelle forme de toit, tant que cela sort de l’ordinaire. Il y a aussi une contrainte d’échelle, figurée par un personnage miniature en carton. L’exercice pour mettre en cube du papier a été utile, mais du coup ils font tous des cubes rectangulaires… Les deux heures passent très vite, ils n’ont pas envie d’arrêter. J’ai même oublié de prendre des photos.

J’essaie d’être le plus à l’écoute de chacun. Je suis parfois très surprise par leur créativité et leurs capacités à mettre en volume. On sent que certains ont déjà une pratique manuelle. Ceux qui s’en sortent moins, surtout les petits, je leur donne des bases pour construire en volume avec du carton. Quant à d’autres, je pense qu’ils seront plus créatifs dans la décoration et les couleurs. Je les encourage donc à finir leurs formes plus rapidement, pour s’amuser après. L’idée leur plait bien. Cette séance passe très vite ! La prochaine fois on prendra le temps de regarder ce que les autres ont fait, et d’en discuter.

Pour les petits, le lendemain, c’est moins évident. Mon projet a été pensé pour des CM, et je vois bien que pour eux je dois tout adapter sur le tas.

 

Lors de mon trajet aller, j’attends mon car dans la gare de Clermont-Ferrand. Il fait nuit et froid. Je réfléchi au projet, qui m’amène à me questionner sur ces notions de cabanes un peu tout les jours en ce moment. Assise dans ce lieu impersonnel, je me dis que, là maintenant, tout ce qui me rattache à moi-même, mon chez moi, ce sont mes affaires : ma valise et mon sac à dos. Mes sacs ce sont ma cabane que je transporte avec moi. Les trajets que je fais régulièrement en ce moment, ne me dérangent pas tant que je l’ai avec moi ; tant que je peux travailler, lire et boire du thé sur un bout de table repliable.