N. personnage imaginaire avec qui les élèves ont eu un échange épistolaire

Ateliers d'écriture

Publié par Lise Messina

Journal du projet

Du 6 au 10 mai 2019, j’ai rencontré les enfants de la classe CM1-CM2 de Marie Thomas à l’occasion d’un atelier d’écriture et de théâtre. L’idée générale de l’atelier était de faire inventer à chaque élève son personnage ; puis de faire rencontrer son personnage aux autres personnages de la classe afin de pouvoir raconter une histoire. Cette histoire s’est racontée par trois petites formes d’écriture : un récit, une lettre, un dialogue de théâtre. Le dernier jour, les binômes d’élèves ont interprété les petites scènes de théâtre qu’ils avaient écrites la veille.

Première lettre

Avant l’atelier d’écriture.
Plusieurs semaines avant l’atelier d’écriture, nous avons envoyé des lettres à la classe. Dans ces lettres, un personnage imaginaire entretenait un dialogue avec la classe, leur posait des questions… Par exemple : qu’est-ce qu’une histoire pour eux ? À quoi servent les histoires ? Ce personnage donnait par ailleurs des indices, mais très allusifs, sur son identité. Par exemple : son nom commençait par un N. ; il envoyait des odeurs de sa maison ; une chanson qu’il aimait ; et caetera.

Atelier d’écriture. Jour 1.
Le premier jour de l’atelier, je suis arrivée avec la dernière lettre du personnage imaginaire. Le personnage imaginaire annonçait une nouvelle douloureuse… Il n’existait pas… Il n’était qu’un être de papier… Mais chaque élève avait la « mission » de se ressaisir du personnage, des indices qu’il possédait sur lui ou sur elle afin d’inventer son propre personnage.
Les élèves ont donc élaboré chacun une carte d’identité de son personnage en répondant à un certain nombre de critères : prénom, genre, lieu où il habite, aspect de la maison, son métier, ses goûts, ses qualités, ses défauts...
A l’issue de ce processus, chaque élève avait son personnage.
Puis des binômes d’élèves ont été formés. Chaque élève du binôme devait présenter son personnage à l’autre.
J’ai alors donné une nouvelle indication : les deux personnages des élèves se sont rencontrés il y a bien longtemps à Bourbon-Lancy mais ont été séparés à cause d’un événement… Quel est cet événement ? Chaque binôme devait imaginer…

Atelier d’écriture. Jour 2.
Une fois les cartes d’identité élaborées et l’événement perturbateur de l’histoire inventés, nous avons procédé à l’écriture proprement dite. Chaque élève devait se mettre à la place de son personnage (dire « je » en parlant d’un autre) et raconter de son point de vue la séparation avec le personnage du binôme.
Le deuxième exercice d’écriture a été de rédiger une lettre quelques années plus tard au personnage dont on a été séparé pour lui raconter ce qu’il s’est passé entre temps dans son existence, et pour proposer de se retrouver.

Atelier d’écriture. Jour 3.
Après un récit à la première personne, après une lettre écrite, nous avons profité de ce troisième jour pour écrire une scène de théâtre. Cette scène devait raconter les retrouvailles des deux personnages à Bourbon-Lancy. Au début de la séance, nous avons regardé à quoi ressemblait, topographiquement, une scène de théâtre (noms des personnages, répliques, didascalies). Puis, les binômes ont écrit ensemble la fameuse scène de retrouvailles. Mais pour que la scène ne soit pas « plate », pour qu’il se passe quelque chose dans la scène, une situation, j’ai donné à chaque binôme une petite « crise » qui devait intervenir dans la scène et que j’avais imaginée selon l’histoire de chaque binôme. Par exemple : un personnage est amoureux de l’autre mais plus l’autre ; une dispute  éclate ; d’anciennes passions communes ne sont plus partagées..

Atelier théâtre

Atelier théâtre. Jour 4.
Avec Marie Thomas, nous nous sommes divisées la classe au cours de la journée afin de pouvoir faire un atelier théâtre de deux heures avec chaque moitié de la classe. Au cours de cet atelier théâtre, chaque binôme a joué la scène qu’il avait écrite la veille. Pendant la première partie de la séance, les binômes travaillaient en autonomie (je passais entre les groupes) pour préparer leur scène puis, en seconde partie de séance, chaque binôme présentait la scène à ses camarades (textes en main, que j’avais préalablement recopiés à l’ordinateur et imprimés). C’était l’occasion de faire des retours sur le jeu, le mouvement et caetera. Chaque binôme passait une seconde fois devant les camarades en prenant en compte ces retours. Pendant cette séance, les élèves ont pu se rendre compte des possibilités et des contraintes qu’offraient le passage du texte à la « scène » ; certain.e.s ont voulu modifier, reprendre leur texte pour le rendre plus cohérent, pour singulariser les personnages...

L’atelier d’écriture et de théâtre a ainsi été l’occasion d’éprouver différentes façons d’écrire, d’envisager la fiction, l’énonciation de celle-ci et surtout, le passage au corps (par les saynètes) de cette fiction.

Raphaël Gautier