"Blanche-Neige" de Warja Lavater

#4 Histoires sans mots et personnages sans visages

Publié par Anaïs Prouzet

Deuxième séquence.

Comment peut-on maintenant raconter leurs histoires ?

J'ai d'abord fait découvrir aux élèves des livres que j'affectionne tout particulièrement pour leur donner des idées. Beaucoup n'imaginait tout simplement pas qu'un livre n'avait pas forcément besoin de mots pour se faire comprendre.

Les livres

Le premier est une très belle édition de Warja Lavater (peintre, illustratrice et auteure suisse, 1913-2007), Blanche-Neige. C'est un livre incroyable construit uniquement à partir de codes visuels. Warja Lavater va appliquer cette méthode à la littérature, notamment aux contes en employant des codes visuels à la place de la typographie. Ainsi, Blanche-Neige est raconté uniquement par la géométrie et la couleur. Cette imagerie, de 43 pages toutes réalisées en lithographie, se déplie sur plusieurs mètres. Le seul indicateur, pour donner les clefs de compréhension de l'histoire, est une petite légende au début de l'ouvrage. Les symboles sont traduits en français, anglais, allemand et japonais. Les enfants sont émerveillés par ce livre et je les comprends !

Le second ouvrage que je leur ai présenté est celui de Charlotte Frereau (1979-, auteure, illustratrice française) intitulé Un an, l'hiver. C'est un grand album qui se déplie en accordéon et qui offre un espace gigantesque à l'imagination autour des saisons. Des illustrations où fourmillent de petits détails dans des couleurs douces et pastels.

Le troisième livre est un petit livre imaginé par Paul Cox (1959-, artiste français) pour l'Abbaye de Fontevraud, qui entre le 1er juillet et le 8 octobre 2006, était offert aux visiteurs pour les accompagner dans leur découverte de l'abbaye et de son architecture. Il s'agissait de raconter un lieu, sans utiliser de mots, mais uniquement sous forme de plans, de photos en noir et blanc, un vrai jeu de piste qui, en définitive, a donné de belles idées aux élèves.

Le dernier livre reprend toutes les scènes de la Tapisserie de l'Apocalypse que les élèves ont pu contempler au Château d'Angers. Ils ont pu ainsi (re)voir chacune des scènes en pointant du doigt des éléments particuliers dont ils se sont servis pour imaginer leurs propres symboles. 

Les personnages

Une fois ces ouvrages observés, les quatre groupes étaient prêts à inventer leurs personnages et éléments principaux d'une histoire sans mots ni visages ! 

Ils ont d'abord décrit leurs personnages physiquement et ont ensuite imaginé à quoi ils pouvaient ressembler Jérare, Joséphine, Auguste, Sara, Anna, le vendeur de barbe à papa, Paul, Gabriella, Ballman, Tigresse, Julien, Jade et bien d'autres.

Joséphine et Jérare

Voici les personnages de Joséphine et Jérare (l'orthographe a bien été choisie par le enfants) imaginés par chacun des cinq élèves du groupe 1.

Joséphine est donc une petite fille blonde aux yeux bleus. Elle porte une jupe noire à points blancs et un débardeur blanc et noir. Elle porte un serre-tête avec des coccinelles dessus. 

Jérare lui est une plante carnivore de 100 ans, couleur arc-en-ciel et haute de 20cm.

Chacun.e a imaginé, ces deux personnages avec leurs descriptions réalisées en début d'atelier. Je trouve fantastique la variété des possibilités pour un seul personnage ! 

Les plans

En février 2020, durant la première séquence du projet, les quatre groupes ont imaginé respectivement une histoire. Ces quatre histoires ont été imaginées et inspirées par les espaces qu'offrent leur école. La cantine, la salle d'EPS, le dortoir des maternelles, les salles de classes, les toilettes, la cour, etc. Pour pouvoir raconter son histoire sans mentionner clairement les lieux, l'idée du plan est apparue. Nous voilà partis pour mesurer toute l'école à l'aide de nos pieds ! Des flèches partout, des rectangles, des cercles pour indiquer les meubles, et des couleurs pour signaler la teinte des murs (indice fondamental pour cette école très colorée).