En m’approchant de plus en plus des enfants, en les connaissant de mieux en mieux, et eux qui se détendaient petit à petit, je leur ai proposé d’imaginer un autoportrait. Cet exercice de s’intéresser frontalement à soi-même n’a pas été évidente pour tous. Contrairement à l’idée que je m’étais faite que de parler de soi-même c’est le plus simple, il fallait chercher un moment pour trouver ce qui correspond à chacun.
Chaque élève a choisi un outil qui le mettait le plus à l’aise, des peintures ou des crayons, et s’est lancé dans la représentation de soi. Il y a eu de tout : des drapeaux, des familles, des autoportraits proprement dits, des ordinateurs, des chats. Souvent les enfants me posaient la question si c’était bien ce qu’ils ont dessiné, ils attendaient d’être rassurés. Je répondais toujours que c’était très bien. Mais comme cette réponse était donnée à tous ceux qui doutaient, peut-être qu’ils ne me croyaient plus. Mais dans tous les cas, comme on ne faisait que dessiner, au bout d’un moment l’habitude de le faire, facilement ou difficilement, a attenué le doute, et le crispement a cédé la place à un petit plaisir de l’instant présent.
L’exercice de l’autoportrait devait nous rapprocher de l’idée du dessin que chaque élève allait faire en tant que trace imaginaire dans la grotte. Effectivement, certaines propositions se sont reproduites dans le livre sonore, d’autres ont été « améliorées ».
