Quelque chose comme un grand réceptacle qui pourrait contenir le monde. Une forme indéfinie à destinations multiples, un théâtre d’objets aux mille et uns scenarii ; formant une ronde.
Mêlant écriture, sculpture et performance, mon projet tisse des liens tenus entre formes abstraites, matériaux sculptés et écoféminisme jusqu’ici sous-jacent dans mon travail. Il interroge la provenance, l’usage, la constitution et le cycle infini de ces matières naturelles et en particulier de l'argile crue que j’active avec mon corps : en gestes ou encore en mots.
Merlon a été pensé dans la continuité de mes recherches artistiques personnelles, et dans le prolongement de ma formation en tant qu’artiste intervenant en milieu scolaire. Il s’agit ici de s’attacher à un travail sculptural avant tout avec une coloration abstraite. Merlon est aussi une forme qui a été pensée dans le contexte de la création en milieu scolaire par temps de crise sanitaire ; c'est à dire qu'elle répond au report du projet, après un début de résidence déboutée par la fermeture des écoles au printemps 2020.
Creuser, tamiser, trier, mélanger, rouler, aplatir, griffer, lisser.
Mon projet met en valeur le matériau terre et les gestes qui l'entourent, il souligne certain patrimoine et le travail de la main que je tente d’articuler à la création contemporaine. Depuis maintenant deux ans, j’explore des savoirs faire vernaculaires, des usages populaires oubliés de la terre crue. Je m’applique à creuser autour de chez moi, à extraire de la terre, à la tamiser, à apprendre à l’identifier.
En privilégiant le glanage des matières premières et l’importance du temps dans la pratique artistique, en mettant aussi en exergue le rôle de la récupération, j’interroge le “système” économique de mes créations. Et par conséquent l’actualité de tels gestes dans le contexte contemporain.
En travaillant avec des enfants et de jeunes adultes, je me suis inévitablement demandé comment enseigner le volume et ses particularités, en écho à mon travail et à la création contemporaine?
Nos rituels. Au début de chaque séance, nous observerons un rituel de travail : assis en rond nous découvrirons ensemble une oeuvre en volume. Une de mes sculptures ou celle d'un artiste contemporain. Lorsqu’il s’agira de mes objets, les enfants pourront les manipuler : sentir la matière, le poids, la chaleur de l’oeuvre. Ainsi, les échanges seront appliqués et concrets et je pourrais soumettre à chaque atelier une problématique liée à la sculpture, et à la terre en particulier. En suscitant les capacités d’observation de chacun autour de mon travail plastique j’aimerais exercer le regard des participants pour atteindre une perception plus fine et consciente, Et ce n’est pas uniquement une perception de l’œil qui se joue ici mais de tout le corps dans un espace complet et englobant.
Par le(s) artiste(s)