Les héritiers : approche du cinéma documentaire. A travers la préparation de mon documentaire, Petite Russie, qui traite de l’héritage familiale d’une communauté, le projet « les héritiers » s’articulera autour de quatre axes pédagogiques : les relations entre la fiction et le réel, l’acte de filmer des personnes et des lieux, l’utilisation d’archives et leurs natures et enfin (se) raconter en image et en son. Il sera question d’allier deux actions complémentaires : le voir et le faire, la diffusion et la pratique. Parallèlement donc au travail de réflexion et d’écriture de mon film, il s’agira d’identifier les différentes approches de ce genre qui recouvre de pratiques fort différentes, puis les différentes étapes de fabrication pour s’attarder sur la construction collective d’un court-métrage documentaire, au moyen de portraits poétiques réalisés par les petits héritiers . Ce projet se fera en collaboration avec les 6èmes du collège Jean de Prades et en liaison avec le dispositif pédagogique mis en place dans l’école Saint-Exupéry, « Ose Arts citoyens ». Ce projet est une invitation au cinéma documentaire pour découvrir ses techniques et son langage comme susciter l’envie de (se) raconter.
La préparation d’un documentaire est un temps de réflexion, d’appropriation, d’expérimentation. Il est le moment idéal pour transmettre. Transmettre, c’est aussi apprendre des autres, c’est s’enrichir et sortir de sa zone de confort. D’un point de vue personnel, ce projet de résidence s’inscrit dans ma volonté d’être accompagné dans la préparation de mon 1er film documentaire. Cette résidence m’offre un lieu de confrontation, comme un terrain de jeu avant le match pour affirmer mes partis-pris. De plus, cette résidence est l’opportunité précieuse pour moi de donner des clés à ces jeunes pour accéder à un cinéma auquel ils n’ont pas forcément accès. D’autant plus que dans l’univers des films documentaires, on ne s’intéresse pas assez aux enfants. Je crois en la nécessité de leur faire découvrir le genre documentaire, qui peut leur donner des outils pour grandir et devenir des individus avec leur liberté de penser. Puis il s’agit de démocratiser l’acte de créer, amener l’idée qu’il n’y a pas les artistes d’un coté et les gens normaux de l’autre. Le fil de ce projet est de parcourir les étapes de fabrication de mon film, de leur faire partager mes avancées aussi bien sur le fond que la forme, par la recherche documentaire (repérages, interviews, archives), l’écriture et le tournage préparatoire. L’enjeux premier sera de faire accepter l’idée que même s’il s’agit d’un documentaire, un film se fabrique et qu’une image est toujours une construction artificielle, un point de vue. Pour évoquer la diversité des styles de « mise en scène du réel », nous aurons recours de manière ludique et ciblée à l’histoire du cinéma documentaire, en commençant par exemple par « Les frères Lumière ». Il s’agira de découvrir, mais aussi d’éveiller l’esprit critique et l’analyse des images. Aussi, je pense que l'éducation à l’image passe par l'acte de réalisation. J’estime qu’il est important qu’ils s’emparent de la caméra. Il s’agira dont de proposer des activités pour que les élèves s’approprient le langage cinématographique et leurs portés. Il s’agira d’en faire un moyen d’expression accessible pour (se) raconter. En effet, le fait de travailler sur l’image permet de se voir, de prendre une certaine distance par rapport à soi-même, de se découvrir. Travailler sur l’expression, la représentation de soi et de son environnement mais aussi l’expression des autres. L’approche documentaire demande d’aller vers les autres, or connaître l’autre demande du travail, de la curiosité, un apprentissage. Ce documentaire que je prépare traite de mon héritage familiale, il est le portrait d’une communauté que j’ai hérité de ma grand-mère par ses origines russes. Par ce thème de l’héritage que je souhaite partager avec eux dans l’approche documentaire, j’espère une double transmission. Au moyen du documentaire Il me semble intéressant de les faire réfléchir sur leur milieu, sur leur héritage, sur leurs origines. Ma proposition est de les accompagner dans la « fabrication » d’un petit film documentaire, qui tissera des liens avec mon film. En effet, il s’agira de passer par plusieurs étapes en lien avec la préparation de mon documentaire (inspirations, enquête, repérages, interviews, collecte d’archives, écriture du scénario , et enfin tournage, mise-en-scène, montage). Ainsi, en lien avec les attentes de l’équipe enseignante et leur projet pédagogique de l’école Antoine de Saint-Exupéry « Ose arts citoyens ! », le projet s'articulera autour de l'appropriation poétique du Canal de Garonne par ses petits héritiers, au moyen de portrait. Qu’il soit poétique, comique ou scientifique, nous verrons en quoi ces portraits poétiques, liés à une approche documentaire, sont avant tout du cinéma, c’est-à-dire un frottement d’images et de sons. Enfin, pour la restitution du projet, nous proposerons une représentation croisée avec d'une part, la projection des petits films réalisés par les élèves de CM1-CM2 et d'autre part, un témoignage du chemin parcouru pendant la résidence comme processus de recherche, de création et de transmission. La restitution au sein de l’école et auprès des parents d’élèves sera un moyen d’aller un peu plus loin dans le travail de confrontation des idées, de récolte de la mémoire en essayant que se noue à l’occasion de la projection, un dialogue intergénérationnel, une nouvelle transmission. Si un intérêt commun est trouvé, le projet pourra tout à fait se poursuivre avec le travail de montage du film tourné pendant l’été 2017, et par la suite avec la projection du film terminé. Notes sur le documentaire en cours « Petite Russie » : Ce documentaire a fait l’objet d’un pré-tournage préparatoire l’été dernier. Vous trouverez ci-dessous, une présentation du film. Petite Russie Un projet documentaire écrit et réalisé par Laetitia Aubouy « Il existe un royaume dans lequel tu es né … » A travers le témoignage d’une mère à son fils, ce film dresse le portrait d’une société en miniature, le camp Orel, centre de vacances crée par une famille d’exilés russes dans le sud de la France. Dans ce royaume d’été où le pouvoir se transmet de père en fils comme au temps des tsars, il est question d’avenir et de démocratie.
Par le(s) artiste(s)
Par les participants