INTER[SECTION] est une exploration et une réappropriation du territoire urbain par les habitants, via une démarche filmique et graphique qui engage une recherche sur l’architecture, la ville et le paysage. Engager les enfants, à partir de ce qu’ils voient, à produire « des formes qui pensent ». Ces fragments de mémoire feront de leurs auteurs des créateurs d’une poétique de la ville liée à son usage quotidien. Archivés sous forme de vidéo, croquis, texte… ces agencements de fragments de la réalité se déploieront comme un récit dans l’espace et le temps. Il est un espace « au milieu » qui traverse les couches et les savoirs de manière transversale afin de réactiver nos utopies collectives et récits oubliés à travers le cinéma et l'analyse urbaine des territoires que nous habitons et traversons. Les différents échanges permettront aux enfants de redécouvrir leur cadre de vie, de le comprendre, de réfléchir et participer à sa transformation. " J'ai trouvé que la terre était fragile, et la mer, légère ; j'ai appris que la langue et la métaphore ne suffisent point pour fournir un lieu au lieu. ( ... ) N'ayant pu trouver ma place sur la terre, j'ai tenté de la trouver dans l'Histoire. Et l'Histoire ne peut se réduire à une compensation de la géographie perdue. C'est également un point d'observation des ombres, de soi et de l'Autre, saisis dans un cheminement humain plus complexe. " Mahmoud Darwich.
Souvent lorsque nous traversons des territoires, lorsque nous sommes pris par la marche au cours de déambulations répétitives dans des villes ou dans des quartiers familiers, un intense sentiment de découverte nous saisit face au spectacle du monde qui défile au rythme de nos pas, comme si ce qui s’offrait à nous, se déployait soudain à nos yeux, venait à peine d’apparaître, comme si, tout à coup et miraculeusement, nous arpentions l’univers sans jamais l’avoir fait auparavant. Souvent, la déambulation parvient à déplacer la réalité la plus routinière vers des zones d’incertitude et d’étrangeté qui la font renaître à elle-même et qui nous mettent face à une autre ville, un autre décor, comme incrusté dans les rues et les passages que nous croyions pourtant connaître. Le projet de recherche INTER[SECTION] consiste à retracer à travers des corpus d'oeuvres, films, photographies, essais, projets architecturaux et urbains, expositions, et archives, une possible écriture d'histoires à partir de ce qui n'est pas, ce qui a disparu ou ce qui est oublié, et rendu invisible. Mon mémoire de fin d’études, « MA[S]KING IDENTITY » est la genèse de mon approche globale en tant qu’architecte et artiste, où j’essaye d’explorer la relation entre la construction de notre identité et les territoires que nous traversons. Le projet vient d’une volonté d’explorer les points de jonction, les recouvrements, les écarts ; provoquer des rencontres, tirer des lignes de fuites? La visée n’étant pas l’asservissement d’un champ à l’autre, mais bien la recherche de « lieux » où ils s’épaulent et se transforment.
Eure-et-Loir
Par le(s) artiste(s)
Par les participants