Par une pratique du dessin, le projet ATLAS envisage de mettre en lumière un territoire pour créer une géographie personnelle par une nouvelle cartographie subjective et affective.
Dans le cadre de l’appel à candidature « création en cours », je propose de venir prendre connaissance d’un établissement scolaire : son lieu, son espace, son territoire, son implantation dans ce dernier mais aussi son fonctionnement, ses réseaux et flux induits par la vie de l’établissement.
J’envisage d’utiliser les documents liés à l’établissement : cartes, plans, registres, etc. pour pointer les informations recueillies, les mettre en lien, et créer des réseaux dans le but de faire apparaître les dessins naissant de ces connexions.
Considérant le dessin comme une activité génératrice de formes et d’abstraction, je propose de recueillir et de réunir ces informations, et de manipuler ces données graphiques pour produire des sérigraphies qui seront réalisées dans les ateliers du centre d’art du Safran à Amiens.
Je pratique d’ores et déjà la sérigraphie dans mon travail, cette technique me permettant de superposer différents éléments pour créer un dessin fait de strates d’informations, en vue d’une composition alliant vibrations et profondeur. Il s’agit de brouiller les pistes en collectionnant le plus de couches graphiques pour tendre à une interprétation faite de réseaux de lignes et de zones de densité, un maillage entre abstraction et indices identifiables de son sujet.
Il s’agira d’établir, à partir de ces relevés, une série de cartes subjectives pour redessiner son propre territoire, proposer son propre atlas : extraire une forme connue, la mettre en écho avec une autre, produire une ligne à l’image de l’itinéraire, du réseau... Un acte de dessin qui glisse vers la géographie personnelle.
J’ai expérimenté la première fois ce protocole de dessin pour créer la série des Trames lorsque j’ai vécu à l’étranger, à Santa Cruz en Bolivie en 2014. Il me fallait appréhender la ville, la découvrir et m’y repérer et j’ai ainsi créé ces dessins comme la projection de ma connaissance progressive de ce territoire.
J’ai renouvelé cette expérience dans le cadre du projet « Résidence en artothèque : l’artothèque de l’Aisne et sa collection » en 2016 et la réalisation sur ce principe de la sérigraphie Passe-r-elle.
Mon désir serait de transposer cette démarche à la découverte d’un établissement scolaire en lien avec les élèves : d’amener les élève à envisager et à expérimenter le phénomène de faire sien un lieu et de projeter par le dessin les formes de cette appropriation… de mettre en lumière leur territoire.
L’interprétation que je donnerais du lieu tiendrait en ceci de l’atlas, par sa préoccupation pour le territoire et l’espace lié au principe du recueil, et ce dans une vision comportant son propre code graphique : un atlas à la fois personnel et collectif où il s’agirait de se perdre.
Mon travail se déployant dans le temps en plusieurs étapes, j’envisage de rendre compte par une documentation photographique de ces recherches et échanges (portraits, photo d'espaces...). Je propose également de produire un livre d’artiste qui serait le témoin de cette résidence. Il s’agira d’un carnet de route où seraient réunis en une profusion de notes les éléments de ce développement : mes notes et celles des personnes rencontrées.
Indre
Par le(s) artiste(s)