Premier atelier : la danse des canards

28 janvier 2020

Les ateliers se dérouleront dans la salle de motricité à l’école maternelle car il n’y a pas de salle dans l’école primaire pour pratiquer nos activités.

Nous commençons par quelques exercices ludiques, en cercle, sollicitant l’écoute, la coordinations, la respiration commune, l’occasion pour nous découvrir les énergies de chacun et la vibration du groupe.
Nous poursuivons avec un petit échauffement plus physique des différentes parties du corps, en essayant de stimuler les muscles qui n’ont pas l’habitude de travailler.

Notre séance se déroule autour de la notion de cercle, dans le corps, dans l’espace, dans le mouvement. Le cercle et la spirale permettent de trouver la fluidité du mouvement des articulations.

Bouger différentes parties de son corps en faisant des cercles suscite des surprises pour eux voir un peu de rires nerveux. Faire des cercles avec le bassin c’est plutôt un truc de fille ou un truc qui a déjà un autre sens.
On apprend ensemble à désapprendre, à redonner du sens. On a le droit de bouger pour bouger en dehors d’un sens « social », « psychologique » de chaque geste..
Le corps n’a pas qu’une utilité mais chaque élément qui le constitue a sa propre autonomie, sa propre vie, son propre imaginaire à créer.

À la fin de la séance, en cercle, nous recueillons leurs impressions :
« Je ne pensais pas que c’était ça la danse.
Tu pensais que ce serait quoi ?
Je ne sais pas mais pas ça. »

Ils ont l’air contents. Nous le sommes aussi.
Nous leur reposons notre question :

C’est quoi pour vous la danse ?

La salsa
La valse (on a fait un spectacle de valse l’année dernière)
Le haka
le mambo
le rock
la danse classique
la danse des chevaux quand on les échauffe
le hip-hop
les battle de hip-hop
la danse contemporaine
la zumba
la gymnastique
le twirling
la danse des insectes pour la parade amoureuse
la danse de la joie
le carnaval
le tango
la danse de salon
la natation synchronisée
la danse des canards

Les imaginaires se sont ouverts après notre séance. Les réponses sont variées, ils cherchent, ils partagent, ils parlent.

La danse des canards marque une rupture dans l’harmonieuse compréhension qui vient de s’installer.

Adeline demande : où danse-t-on la danse des canards ?

-bah dans une mare
-c’est les canards qui se secouent
-dans la mare
 

-Oui oui mais sinon… où ?

Silence des élèves. Il y a une sorte de vide qui s’installe parce qu’ils ne voient pas du tout ce qu’Adeline veut dire. Elle répond donc : dans les mariages… non? »
Ce qui lui semble un moment incontournable de ses souvenirs d’enfants des soirées familiales n’a aucune existence pour eux.

Après un fou rire partagé avec leur professeur, nous nous rendons compte que notre imaginaire aussi vient de s’ouvrir parce qu’ils ont des choses à nous apprendre. On a vécu pour la première fois de notre vie ce que tout le monde appelle « le choc des générations », et on est content que ça ait été avec la danse des canards.