TRAVOL'TIME

Venir d'en bas, rêver du haut

L’american dream est notre métaphore qui parle de la fragilité du rêve dans notre réalité sociale fractionnée, séparée. C’est notre manière de comprendre, d'aimer, les mythes populaires qui ont habité notre enfance.
Deux jeunes artistes rêvent si fort qu’ils ne voient pas ou ne veulent pas voir que ce rêve leur est interdit, impossible.

Est-il possible de faire flancher le destin ?
Nous l’espérons.
Et si c’est le cas pour certains d’entre nous, nous ne pouvons fermer les yeux sur les inégalités sociales injustifiées et injustifiables qui constituent notre société.
Les rêves et les mythes, comme par exemple l’american dream, constituent pour nous des fantasmes populaires symptômes des différences de classe.
Dans le même temps, ils ouvrent aussi, et peut-être paradoxalement, des espaces du « tout possible » que nous aimons faire vivre sur scène.

Nous choyons l’ambition irréaliste, le rêve fou, les icônes de pop culture, John Travolta, les « success story », le divertissement, l’art contemporain, l’éducation intellectuelle, la joyeuse bêtise, le besoin de reconnaissance.
Nous assumons, et aimons, être fait.e.s de tout cela à la fois et porter tout cela à la fois sur scène avec nos fictions. 
Ce tout nous rend vivant.e.s artistiquement et humainement.

Le Far West finalement, c’est la campagne ! Les cowboys c’est des campagnards !

Nos personnages fictifs idéalisent une Amérique et en ont la perception à travers les films de comédie musical ou les westerns. Ils ramènent l’Amérique qu’ils connaissent au scénario de leur propre vie.
Adeline et Alexis comparent le western à la violence qu’il et elle vivent au quotidien dans leur campagne. Il et elle s’imaginent leur vie comme une comédie musicale en se rêvant une fin heureuse.

Quentin Tarantino et John Travolta font figure d’idéal pour ces deux camarades qui cherchent à se réaliser et pour qui le chemin passe par l’imitation des « grands ».

John Travolta est présent dans leurs réflexions car il occupe une place dans plusieurs films cultes autour de la danse (Saturday Night Fever, Staying Alive, Grease..).
Il s'impose comme guide pour elle.eu.x par son charisme, son parcours, sa danse, l'énergie trouble qu'il dégage, son ridicule assumé dans la joie et la dérision. 

Il faut faire un effort d'imagination

En regardant des films américains et en prenant pour modèles des acteur.rice.s Adeline et Alexis se laissent aller à jouer à la violence, à s’amuser au mec dur, à la meuf dure, au faible, au fort, à l’excentricité, à la tragédie. Leur plaisir enfantin  est le rapport qu'iels entretiennent avec leur spectacle.
Il et elle parlent de « leur Travol’Time », s’amusent à « faire comme », « faire pareil que », « copier sur »…. Comme dans une cour de récréation, on peut tout faire, tout inventer, tout imiter.

Nous souhaitons travailler avec l'espace de l’imagination et le nommer, le rendre réel. L’imagination modifie notre perception du monde en fonction de ce à quoi on joue. Nous aimons construire des "codes d'imagination" et voir comment on arrive ensemble à rendre réel une supposition, faire apparaître un évènement, un paysage, une pensée. 
Par exemple ce sac de sable : c'est le désert du Far West Américain.
Par notre regard, nous y sommes : au milieu du désert.

Nous proposons des expérience d'imagination, des protocoles pour sortir de nos conditionnements et inventer des mondes ensemble en faisant des hypothèses, en "posant le décor".
Nous travaillons comment une pensée, un espace modifie notre corps. 
Comment faire apparaître et disparaître, aux yeux de tous, un monde, une histoire, par le travail et la métamorphose de nos sensations physiques.