L'occasion de la restitution est également l'opportunité de présenter aux élèves et adultes le résultat de mes expérimentations
Artiste développant une pratique axée sur le territoire et ses représentations, je profite de mon installation temporaire en Martinique pour approfondir et étudier les spécificités locales d'un axe de travail que j'exploite depuis plusieurs années sur la disparition rapide du patrimoine architectural moderne.
Ma recherche au Lorrain a eu pour point de départ le remplacement de l'école Léon Cécile n°1 construite en 1959 par un nouveau bâtiment inauguré cette année. Il s'agissait de trouver les traces de l’existence de ce lieu, images, plans et témoignages. Lieu d'éducation et de vie associative, je souhaitais enquêter sur l'ensemble de ces aspect sociaux.
A partir ce cela mon souhait était de produire un ensemble d'objets et représentions du lieu disparu afin de pérenniser la mémoire de cette école emblématique du mouvement moderniste des années post-seconde guerre mondiale sur l'île : des adaptations innovantes aux conditions climatiques et une forme minimale. Son architecte, Clément Lison a réalisé de nombreux établissement scolaires au Lorrain, il est également à l'origine de plusieurs édifices publics ainsi que de quelques constructions d'habitation sur la côte Caraïbe. S'agissant d'une recherche plasticienne en cours, je me suis intéressé à la matière béton et aux détails architecturaux comme la jalousie en expérimentant des matières composites telles le béton de marche, le béton-coco, le béton-banane et le béton-café afin de faire ressortir l'environnement passé et actuel de cet édifice : agriculture du café rapidement remplacée par les bananeraies dans les années 70.
Cette expérimentation est conjuguée à une exploration du territoire architectural martiniquais annotée sous forme de croquis. Des essais qui inclus également la présence de l'eau de mer, des photocopies et interventions collectives éphémères (protocole du ''labyrinthe scolaire'').