Le quartier extra-ordinaire - atelier 2

J'ai choisi d'introduire cette séance par la lecture du chapitre « le quartier » extrait d' « espèces d'espaces » de George Pérec. Au fond le quartier c'est ce qui est proche de nous, ce qui nous influence, ce que l'on connait par cœur. Mais est-il facile de distinguer ce qui différencie ce lieu d'un autre lorsque l'on est enfant et que l'on est généralement pas encore sorti de son île pour y découvrir le reste du monde ?

Par groupe de 5-6, les élèves ont réfléchi puis listé les différents éléments qui caractérisent l'espace où ils habitent et étudient. Les questions annoncées étaient « comment dessiner le paysage unique du Lorrain ? » « comment pourriez-vous me présenter ce territoire que moi-même je connais à peine ? » Les groupes ont pensé très souvent à la nature et les caractéristiques physiques de ce territoire entre terre et mer(s) : sa flore généreuse (fruits/légumes tropicaux <manguier, maracuja, fruit à pain, Christophine, corossol, goyave, prune de Cythère, banane kiwi-pomme> et palmiers), sa faune dangereuse, des établissements publics (le marché, le nouvel hôpital, le stade, les écoles) etc. Un groupe a traité la question différemment en listant malicieusement les commerces du bourg : MAM ST ANGE (un bazar), ALBERT et MACHANA (2 magasins de vêtements) et la pâtisserie MAM CLEBERT. Une fois que les élèves ont compris que je ne connaissais pas grand chose à leur culture et que de nombreux éléments différenciaient Le Lorrain de la Lorraine (mon lieu d'habitation en métropole), ils ont pris beaucoup de plaisir à me tester et nous avons comparé nos listes. remarque : j'ai été surpris de la réponse générale à la question « à quoi ressemble le drapeau de la Martinique ? » car seulement une élève savait que l'on pouvait y voir 4 serpents <les dangereux Trigonocéphales>

Les groupes ont ensuite sélectionné les éléments qu'ils souhaitaient représenter et dessiner. Mais au lieu de crayons cette fois-ci les élèves ont eu pour outils des ciseaux et du ruban adhésif de couleur. Afin d'étudier les possibilités qu'offre ce matériau, je leur ai présenté un exemple représentant un arbre du voyageur : il est possible de ciseler l'adhésif, le superposer (donc assombrir ou changer la couleur du support), l'enrouler ou le mettre en boulette. Au cours de la réalisation des paysages nous avons remarqué que certains plaçaient leurs regards depuis la terre et d'autres positionnaient le premier plan dans la mer – ils regardaient ainsi leur quartier depuis un bateau ou une autre ile. En fin de séance j'ai demandé à un élève de chaque groupe de rédiger un court texte présentant le groupe et le paysage réalisé. Je regrette que nous n'ayons pas eu le temps de comparer les différentes fresques car les propositions sont très différentes. Toutefois au cours de ma cinquième intervention, une sortie dans une habitation / centre d'art, je proposerai aux élèves de rédiger une correspondance (à destination d'élèves du futur) derrières des cartes postales issues de leurs huit créations et prendrai le temps de revenir sur cet atelier collectif / collaboratif.