mission n° 1 / n° 2 : partir à la recherche de l’île / habiter notre (nouveau) territoire

mission n° 1 / n° 2 : partir à la recherche de l’île / habiter notre (nouveau) territoire

Publié par Dimitri Zéphir et Florian Dach

Journal du projet

atelier de découverte à partir de cartes & atelier « drapeaux »

L’explorateur-artiste :

Dès le départ, et bien avant une série de missions et de découvertes qui nous conduiront à la création de totems-créoles, symbolisant la rencontre entre les enfants et leur monde créole, le ton est donné :

« Dès que vous franchirez la porte de cette salle, vous ne serez plus les élèves de l’école Michèle Gisquet. Vous devenez automatiquement des explorateurs-artistes ! Avec nous, vous partirez à la recherche des plus belles richesses de l’île. Ensemble, nous les collecterons, nous les analyserons pour comprendre l’histoire qui se cache derrière chacune d’entre elle ! Et tout ceci va se faire sous la forme de missions, ponctuées de découvertes pour finalement bâtir notre Nasyon a ti kréyol ! »

Cette double casquette permet de dresser un imaginaire au projet que nous menons avec les enfants. L’approche, hautement didactique et ludique, nous permet alors de rompre le format pédagogique classique, bien que le projet aborde des notions historique, géographie et de sciences naturelles.

- la figure de l’explorateur vue comme un aventurier (on leur présentait d’abord Christophe Colomb qui « découvre » la Martinique pour ensuite parler des autres explorateurs qui ont précédé son arrivée = les peuples amérindiens et leurs savoir-faire) pour apporter une dimension d’imaginaire commun, à travers laquelle, ils peuvent se reconnaitre et se projeter, pour imaginer (et si j’avais découvert la Martinique ? principe d’uchronie appliquée à leur niveau de compréhension).

- la figure de l’artiste vue comme comme celui, qui, par sa sensibilité et son imagination, expérimente à partir de ce qu’il trouve, transforme ses découvertes en création pure. (une façon de parler de cette éloge du reste propre aux Antilles, ce faire avec, faire soi-même, chers à notre démarche en design.)

Habiter le territoire de la classe

« La métaphore de l’île, c’est celle choisie pour introduire, raconter, construire pour habiter le territoire que dessine la grande salle de l’étage de l’école primaire Michèle Gisquet.

L’île, c’est ce bout de terre bordé par les mers et qui caractérise son insularité. Avant de pouvoir y développer une vie (commencer à travailler, questionner, discuter), l’île demande à être domptée, habitée; à comprendre les ressources qu’elle nous offre et son mode de fonctionnement. Les enfants seront donc d’abord attentifs au paysage (de la classe) pour ensuite développer les premiers outils, les premiers signes qui permettront de l’habiter, de le définir (définir ses espaces, et les possibles façons de les éprouver, de les expérimenter et de dialoguer). »

NATK_trame de recherche

A l’image de Nils Armstrong qui pose le drapeau américain sur la lune, les enfants construisent une série de drapeaux, marquant le territoire de la classe, nouvellement habité. Ces drapeaux sont comme des balises. Ils viennent définir des espaces spécifiques, correspondant à trois temps identifiés par la NATK pour mener à bien leurs prochaines missions.

L’ile = la salle classe

1er espace : la découverte / symbole : la mer

(c’est un drapeau en camaïeu de bleus fait avec de la peinture, illustrant des vagues)

C’est un espace où l’on présente les découvertes. Chaque jour, un matériaux ou/et un objet est présenté comme échoué sur le sable. Des enregistrements sonores + des images (photographies, archives) et/ou vidéos ou des interventions d’acteurs créoles que nous avons rencontré viennent raconter la découverte : ses origines, son histoire, son/ses utilisations passées et présentes.

Les découvertes se font aussi à l’extérieur, à travers des visites de sites culturels et historiques (le bord de mer/port de pêche où se pratique depuis des centaines d’années la pêche / c’est d’ailleurs le plus grand port de pêche de l’ile), musées, éco-musée, champs cultivés etc.)

A l’image de la tradition des contes aux Antilles, La découverte est un espace ouvert où l’oralité a toute son importance, car chaque objet ou matériaux devient une histoire racontée de vive voix et à laquelle les explorateurs doivent être attentifs pour en imaginer des suites potentielles. Les explorateurs-artistes ont la parole libre, et peuvent poser des questions, enrichir la découverte par leur expérience personnelle. Les phrases les plus éloquentes sont aussi écrites au tableau pour garder une trace certaines réflexions que l’on a trouvé belles, et souvent qui complètent l’histoire écoutée. (néanmoins, chacun disposera d’un cahier de recherche, reprenant les différentes découvertes et missions qui vont amener à construire leur totem créole.)