Armand capitaine de Maripasoula, arrive au comptoir du débit de boissons de Tony.
Un autre type se joint à lui. La conversation s’engage.
On parle de l’ouverture d’une boîte de nuit à Maripasoula.
Faudra-t-il faire payer l’entrée ? À combien vendre les bières pour que la soirée rapporte?
Armand pense que ça ne marchera jamais, faut voir la mentalité ici.
"Payer pour aller en soirée ? jamais…. "
Pendant ce temps, en surplomb, en haut de la rue,
le bar de madame dédé est vide. Dans l’espace extérieur, sous un porche,
une serveuse s’ennuie derrière le comptoir gigantesque pour elle, monumental.
La musique, kaseko, du reggae caribéen, est diffusée par des enceintes énormes.
Elle est dans un coin en train de regarder son téléphone portable.
Au dessus un écran géant diffuse une série policière australienne, des types qui courent après des bandits dans une ville géantes ultra moderne près de la mer.
A l’intérieur, Des étalages vendent des produits d’entretien, des serviettes hygiénique, du whisky…
Dans le carbet rempli de hamacs, près de la cuisine, un groupe de touristes métropolitains boivent de la bière et fument quelques cigarettes. Wataï, grand amérindien aux cheveux mi-longs, et face à eux, debout, un peu éméché.
Il vient de les ramener après dix jours d’excursion aux monts Tumuc Humac :
"Je m’appelle Henri Vareau. Je suis né, j’avais une queue et des pieds plats. Le Chaman est venu et il m’a observé. Ils pouvaient rien faire pour moi. Je suis né dans un oeuf."
Les touristes essaient le lui dire de parler moins fort, mais Wataï a décidé de trinquer avec eux, au bord de s’écrouler sur la table.
...
Dans les hamacs autour, les lampes de poches créent comme des lampions en amande. Les chiens errent à la recherche d’un peu de nourriture près des poubelles. On les entend aboyer.
Sur la terrasse de l’un des bungalow, un phasme, absolument immobile, dans le silence, attend quelque chose…
C’est dimanche et dans les rues, on se promène en entendant les musiques différentes qui viennent des églises, selon les confessions. Les habitants, les enfants, les gendarmes, sont sur leur tenue du dimanche, costumes, cravattes, les filles ont des coiffures élaborées…
De l’autre côté du fleuve, on entend en fin d’après midi, le chant d’un chanteur qui chante du Bob Marley en Brésilien.
De l'autre côté, le Surinam et les orpailleurs brésiliens en profitent, sagement allongés sur des hamacs devant le fleuve.
Les Ateliers Médicis seront fermés au public du 21 décembre au soir au 5 janvier inclus.