la falaise du Tréport

LES TRACES LAISSÉES DANS LE PAYSAGE // La falaise. (3/3)

Publié par Léo Sallez

Journal du projet

Lieu : falaise le long de la plage du Tréport
Dates : dimanche 8 mai
Activités : marche le long de la falaise, observation et lecture du paysage, manipulation et prélèvement de différentes terres.

La ville du Tréport, entre Seine-Maritime et baie de Somme, possède elle aussi son arête franche de falaises blanches bordant la ligne de la mer. On trouve au sommet de ces roches crayeuses des terres argileuses qui se révèlent bien utiles. La capacité qu'à l'argile de pouvoir absorber l'eau de pluie constitue une protection naturelle pour la falaise. Sans cette présence d'une couche de glaise sur son sommet, l'eau issue des intempéries s'écoulerait en trop grande quantité à l'intérieur de la roche calcaire. Cette dernière étant sensible à l'humidité, l'effet d'un passage répété de l'eau la fragiliserait et accélérerait son délitement. On peut déjà observer, de part et d'autre du territoire, des dégâts liés à l'effrondrement de morceaux entiers de falaise. Le déplacement d'importantes quantités de terre liées à l'activité humaine en est partiellement la cause.


L'observation de la paroi verticale de la falaise nous livre des explications sur sa constitution géologique. Outre les épaisses couches de craie, rêches et friables, on peut remarquer les traces de surgissements épars d'une boue liquide, signes de la présence d'argile mélangée à de l'eau ayant cherché à s'évacuer de la falaise. En plissant les yeux, on distingue également par l'existence de fines lignes de couleur sombre la présence de silex, qui suit horizontalement avec une certaine application le tracé de la paroi rocheuse.


Du flanc de la falaise, tout n'est pourtant pas explicitement lisible. À première vue, comment pourrait-on en effet croire que les falaises du Tréport abritent une construction militaire longue de plus de 250 mètres, le Kahl Burg, lieu de commandement allemand pendant la Seconde Guerre mondiale ? Seules nous apparaissent de modestes ouvertures dispersées en quelques points de la paroi rocheuse, qui ne se laissent percevoir que par un œil curieux et attentif.

 

De cette marche, il restera :


- une abondance de galets foulés et déplacés
- la trace de nos doigts marquant la glaise humide
- un léger hâle recueilli sur la peau
- des brins d'herbe coupés par nos pas
- le prélèvement de quelques grammes d'argile
- une bouteille rapportée du bord de la plage

 

Texte : Adèle Daubercies