LES TRACES LAISSÉES DANS LE PAYSAGE // La Bresle. (2/3)

« Il est possible de trouver de la terre argileuse autour de zones commerciales tout à fait communes. Il faut s'éloigner des parkings, quitter les trottoirs goudronnés, contourner les bâtiments commerciaux en tôle, gravir à pied les talus artificiels. Repérer du regard les marguerites, pâquerettes et pissenlits – indices floraux de la potentielle présence d'argile sous nos pieds. Creuser jusqu'à sentir, du bout de la pelle, la terre se transformer en couches compactes striées. Récolter un échantillon.

Poursuivre la quête en suivant la Bresle, affluant délimitant les deux départements entre lesquels nous évoluons – un pied en Seine-Maritime et un autre dans la Somme. Se rapprocher des berges, chausser ses bottes, explorer le sol. Réaliser quelques prélèvements, annoter leurs coordonnées géographiques.

La tentative de recherche d'une argile d'origine locale s'avère compliquée, peu d'endroits sont propices à une exploration qualitative du sol. Nous emportons tout de même avec nous quelques morceaux de terre argileuse, quelques bouts de paysage dérobés au fleuve. »

De cette exploration, il restera :

- de la terre retournée sous un bois

- des traces de pas

- une salutation adressée à des passant·es

- une paire de bottes boueuse

- des trous dans la vase

- quelques brins d'herbe fauchés

Texte : Adèle Daubercies