La ville de Vanves

Les cartes sont fascinantes, elles ont une façon bien à elles d’entretenir avec le réel des rapports très étroits. Elles sont schématiques (changement d'échelles, colorisation, annotation, ajout de logos et autres annotations illisibles). Le spectateur les juge d'en haut d'une parfaite vue plongeante. On peut lire l'ensemble des éléments qui la constituent. D'un seul regard on observe alors : les routes sinueuses et nettes qui la tranchent de toutes parts, les cultures qui dessinent des motifs réguliers, ou encore l'altitude et la profondeur qui rendent une carte totalement abstraite. Cette représentation de l'espace est fascinante. On se sert d'un seul document pour transmettre le plus d'informations sur une ville.

Il y a pourtant tant de choses que les cartes ne montrent pas. Plutôt que de surcharger le dessin, les enfants sont invités à rompre les proportions et à sortir de cette vue en plan qui emprisonne.

Vanves est le lieu de vie de tous les élèves. Certains s'y repèrent uniquement grâce aux trajets piétons, qu'ils effectuent dans la journée (trajet maison-école, maison-supermarché, activité sportive-maison) et ont ainsi une vision de l'espace-temps. D'autres se repèrent grâce à des éléments « signal » comme l’église de la ville, la complexe sportif, le rond-point, éléments repères importants. D'autres, non familier de la représentation en plan, observe la carte de Vanves de façon abstraite « la ville ressemble à une chaussure de Géant ». Les enfants vont travailler à casser les codes de représentation de la carte, en y ajoutant leur géographie personnelle.