avec Stéphanie Melyon-Reinette, Prisca Violette et leur mère. Cri de Femmes est un festival qui se déroule en Basse-Terre. de nombreux sujets étaient évoqués : le plaisir féminin, la place des femmes dans le couple et dans la société guadeloupéenne.

Explorations et rencontres

Publié par Mariam Sanon

Je profite des vacances de Pâques pour mener mes propres enquêtes, à l'extérieur de l'école, en vue de préparer les portraits vidéos de femmes de Deshaies ou des communes adjacentes. C'est le début de mes pérégrinations sur le territoire Guadeloupéen à la recherche de manifestations féminines/ féministes, comme par exemple le festival Cri de femmes, à Basse-Terre.

On m'a conseillé de rencontrer les " vieilles dames" qui ont vécu à Ferry, dans la commune où j'habite, pour les questionner sur leur mémoire de la ville et du quartier. J'apprécie ces moments de rencontre et de discussion. Avec l'aide de Liliane, la boulangère-restauratrice du quartier, que je connais bien, je fais la tournée des maisons du quartier. Comme je m'y attendais, peu sont enclines à se prêter au jeu de l'interview. Je me heurte à de nombreux refus dès que je mentionne la présence d'une caméra. Au port de Sainte-Rose, les écailleuses de poisson ont même essayé de marchander ce droit à l'image !

Néanmoins, même si toutes n'ont pas abouti à un échange filmé, j'ai fait des rencontres formidables : par exemple avec Rita, une dame de 87 ans, pilier d'une maison familiale de Ferry, et qui a vu grandir ici ses 13 enfants. Ou encore l'équipage féminin de voile traditionnelle Ti Bijou, premier du nom en Guadeloupe.

Cette épreuve me fait réfléchir sur la notion de consentement et de réciprocité en documentaire.

Marie-Thérèse, qui a sensiblement le même âge que Rita, la vieille dame de Ferry, a accepté sans hésiter l'interview. Elle habite dans la montée du cimetière de Deshaies, vers l'école Bethsy. Tous les enfants ici la saluent, enfants comme adultes. Après trois entrevues, je reviens donc la voir, seule, avec ma caméra. A mon enchantement, elle a beaucoup de choses à raconter.

Dans cette petite commune, j'avais déjà été frappée par "l'esprit village" qui régnait : tout le monde ici se connaît, ou a une petite anecdote à raconter sur telle ou telle famille.

Après le travail de micro-trottoir dans la classe, j'ai distribué des questionnaires aux enfants : "une femme de Ferry ou Deshaies". Le but est de leur faire dresser une liste de personnes (commerçante, personnage public) dont ils voudraient réaliser l'interview.

J'ai donc récolté et étudié beaucoup de propositions de personnes à interviewer : la maman de Lewis, qui tient le restaurant "l'Amer", les marchandes de Poz Douceur ou de la boulangerie de Deshaies, Mme le Maire...

Nous voilà (presque) prêts pour les sorties en tournage !