enregistrement son seul de la mer

ON AIR - Janvier à Coatréven

Publié par Barbara Atlan

Théâtre Radio

En Janvier, nous arrivons à l'école de Coatréven pour débuter notre résidence ON AIR, au risque de la parole. 1ère rencontre avec les enfants et la maîtresse.

Pour cette première période à l'école, pour le journal de bord, nous avons décidé d'écrire un texte théâtrale racontant notre arrivée à Coatréven et de faire un Podcast de cette première semaine de résidence.

En janvier à Coatréven

1er podcast, arrivée de Barbara et Lison à Coatréven, premières discussions avec les enfants : Pour vous, qu'est-ce que le risque?
sur la route

N'arrache pas mon coeur (titre provisoire)

Tu te demandes c’est quoi ça, ça, toi tu te le demandes et tu leur demandes aussi à eux, tu les rencontres et tu leur demandes tout de suite ça, vous leur demandez ensemble ça parce que c’est de ça que ça commence, à partir de là que tout peut commencer, démarrer !

Tu arrives dans ce petit village, on arrive ! on arrive dans ce petit village, tout petit, petit bourg ; c’est l’hiver mais le soleil pointe, les rayons transpercent les nuages et après ce sera la tempête, la pluie et même la grêle mais pour l’instant, pour l’instant c’est encore les rayons du soleil. On te présente, on t’attend, on te présente encore, on te fait visiter, on te présente encore encore,  et toi tout de suite, juste après les présentations, sans attendre, presser de savoir, pour commencer vite, vite tu leur demandes.

C’est quoi ?

Le risque c’est quoi ?

A ton avis ça veut dire quoi le risque ? se risquer ? Ça veut dire quoi ? vous en pensez quoi ? Nous on se demande alors on vous le demande : à votre avis ça veut dire quoi ? Et eux, ils te répondent à ta question simplement juste pour répondre parce que toi tu es là et tu insistes pour savoir, pour avoir la réponse à cette grande question qui te trotte dans la tête, qui est là et qu’on se retourne dans tous les sens, à l’envers et à l’endroit, qu’on marque sur des papiers qu’on colle au miroir de la chambre d’enfant, comme pour trouver la solution.

Se risquer c’est quand on se met en danger et se risquer c’est aussi quand on sauve quelqu’un, c’est quand on recule quand on est au bord d’une falaise et qu’on prend le risque de  tomber alors qu’on ne sait même pas voler, et ma voisine elle avait son chat coincé en haut d’un arbre et ben elle a pris une échelle pour le sauver. Y’en a qui prennent des risques pour sauver les autres qui sont en danger, mais du coup ils risquent leur vie à eux, c’est comme les pompiers ! ou c’est aussi si on se retrouve face à un ours ben c’est mieux de pas avancer pour pas se faire manger. Mais c’est pas que du danger, les cascadeurs aussi ils prennent des risques mais ça leur fait plaisir et ils le font parce que ça leur fait plaisir, et aussi pour tester des choses pour voir si c’est dangereux. Et un risque c’est pas que physique, ça peut être juste dans la tête, ça peut être des insultes, des insultes ? Ou quand tu dis un truc à quelqu’un, un secret, mais tu sais pas si elle va le dire à quelqu’un d’autre alors tu prends un risque, quand tu dis que t’es amoureux à quelqu’un peut-être qu’il va le répéter à la personne que tu aimes, et même quand tu dis à la personne que t’aime en face c’est un risque parce que ça fait peur !... Mais ceux qui font des acrobaties sur les toits des maisons pour les films ils prennent des risques mais ils ont pas peur, ils le font pour l’adrénaline alors c’est un truc bien.

 Puis ils rigolent, rire, rire ensemble, et on passe à autre chose. On aura bien le temps de se reposer la question, de la tordre et la retordre dans tous les sens, de leur redemander avec obstination pour trouver une réponse à cette grande question avec laquelle on est arrivé et qui nous laisse béat, mais quand même qu’on ne peut pas lâcher ; C’EST QUOI LE RISQUE !?

(Temps)

Nous voilà là, là, dans ce village sans boulangerie, même pas une boulangerie ! Dans ce petit village avec sa mairie, sa poste, son école, sa crèche, quand même sa bibliothèque et son cimetière, bien sûr son cimetière et sa petite chapelle, mais pas de boulangerie, pas de boulangerie ! Et les restes, juste, vestiges, panneau accroché au mur de l’ancien Bar qui était là et qui n’est plus! Nous voilà là, dans notre petit chalet rue de la poste, sans voiture, sans moto, sans moyen de locomotion, juste là, comme posé là, au milieu de ce petit village, petit bourg, on a atterri, on s’est posé, là entre 2 routes départementales qui au loin, tout au loin mais pas très loin quand même mène à la mer.

Dans la cour, ça rit, ça crie, ça joue ensemble, ça fait le cheval, joue aux billes, ça joue TOUS ensemble, ça court vite comme des nuées d’oiseaux qui se répandent ! Ça va à mille à l’heure, temps précieux arraché au temps d’une journée, temps consacré rien qu’à eux, pour eux, quelques minutes, une poignée de temps qui leur appartient se modelant aux guises de leur envie, désir, pulsion, puis s’évapore rattrapé par la réalité mathématique des dictées, sciences, histoire géographique bucolique et rythmique de l’éducation physique !

A Coatréven

Coatréven, exploration - "Au risque de la découverte"