6. Les mains dans les matières

Nouvelle étape de création pour les enfants !

Pour leur permettre de vivre pleinement le cheminement artistique et créatif d'un costumier, les enfants découvrent comment créer leur propre matière, qu'ils utiliseront ensuite pour fabriquer leurs costumes.

La pièce débute à notre époque, mais bascule très rapidement dans les souvenirs d'enfance du personnage principal. Ces souvenirs semblent déformés, amplifiés, mythifiés par le regard adulte porté par Hasse sur son passé. Afin de créer ce lien entre le passé et le présent, et faire naître ce décalage magique suggéré par le texte, nous travaillons avec les enfants à partir de tissus et de vêtements qu'ils ont récupéré de leur quotidien : jeans, T-shirt, pulls à fermeture Eclair, laine, soie, coton, ... Les ciseaux s'activent pour réduire en bandes ces vestiges d'aujourd'hui, et nous cherchons alors à produire les costumes du passé. 

Comment retravailler cette matière première, pour donner naissance à d'autres couleurs, d'autres formes, d'autres utilités ? Comment créer un tissu ? Comment associer différentes matières entre elles pour en former une nouvelle ?

Pour choisir les différentes techniques de création d'une matière, nous nous sommes d'abord appuyées sur le texte :

- Aurélia est engloutie par de multiples écharpes, bonnets, manteaux chauds, ... d'où l'exploration du tricot à la main, mais également le tressage de foulards et de suédine pour créer une accumulation de matières dans la matière

- L'Hirondelle semble récupérer des trophées sur ses victimes (comme le chapeau de la Femme du Maquignon), d'où l'envie de faire découvrir aux enfants le tissage de vêtements ou morceaux de tissus récupérés, détournés de leur fonction première (comme un tissage de cravates)

- Hasse a des vêtements de moins bonne qualité, sûrement raccommodés à de multiples reprises ... De cette idée a surgi un patchwork géant réunissant plein de chutes de tissus, pouvant également être repris pour Janine, petite fille joyeuse vivant toute seule

En optant pour ces techniques s'est aussi posée la question de l'apprentissage aux enfants et de la meilleure transmission possible.
Comment leur permettre de s'épanouir pleinement et aisément dans la découverte de la matière ?
Comment leur rendre ces ateliers accessibles ?
Comment les sensibiliser à la quantité et à la qualité ?
La possibilité de créer essentiellement avec leurs mains (comme lors du tricot), en passant le moins possible par la machine à coudre, s'est alors rapidement imposée à nous, donnant naissance à des productions singulières à l'aspect brut et irrégulier.