Ce projet participatif est porté par trois artistes, et croise différents dispositifs en vue d'une restitution publique sous forme de performance « soundpainting » incluant élèves et artistes sur scène. Il investit le lieu dans lequel il s'implante par la mise en place d'installations interactives utilisables par tous et présentes sur toute la durée du projet. C'est en outre un projet englobant dans lequel les élèves ainsi que les acteurs de la vie scolaire suivront et interviendront à tous les niveaux sur la création de la performance d'art numérique : de la recherche thématique initiale jusqu'à prestation scénique en passant par la confection de machines sonores et d'interfaces. Il se déroule en trois temps : un premier temps de présentation du projet et de fabrication des installations, un second temps d'apprentissage du « soundpainting » et d'élaboration des machines sonores, et enfin un troisième temps de « résidence » et de création artistique jusqu'à la restitution publique.
Ce projet s'inspire d'un travail effectué par le collectif Le MaTriCe à l'Opéra de Lyon sur la saison 2016-2017 et à destination d'un public d'enfants de 12 ans à 15 ans (http://developpement-culturel.opera-lyon.com/pages/projets-participatifs , http://www.lematrice.com/). Il nous paraît plus judicieux de le réaliser au sein d'un collège même si des adaptations sont tout à fait envisageables pour l'école primaire. Ce projet intègre en outre un langage de signe appelé Soundpainting dont la définition est rappelée : "Le Soundpainting est un langage de signes, universel et multidisciplinaire, permettant la composition en temps réel, pour les musiciens, les comédiens, les danseurs et les artistes visuels. A l’heure actuelle, le langage comporte plus de 1200 gestes qui sont signés par le Soundpainter (compositeur) pour indiquer aux performers quel est le type de matériau demandé. La composition est créé par le Soundpainter au moyen des paramètres définis par les phrases de signes. Le langage du Soundpainting a été inventé par Walter Thompson à Woodstock, New York en 1974. Le Soundpainter (compositeur), se tenant (généralement) en face du groupe, communique avec lui par des séries de signes, en se servant de ses mains et de son corps, indiquant ainsi quels matériaux spécifiques et/ou aléatoires les performers auront à exécuter. Le Soundpainter se sert des réponses des performers, les modelant, leur donnant une forme, puis signe une autre série de gestes, une phrase, et ainsi de suite, continuant le processus de composition de la pièce. Le Soundpainter compose en temps réel en utilisant les gestes pour créer sa composition, de quelque façon qu’il le désire. Quelquefois, le Soundpainter sait ce qu’il ou elle va recevoir des performers – spécificité – mais d’autres fois il ou elle n’en a aucune idée – hasard. Le Soundpainter compose avec ce qui est produit sur le moment, que ce soit attendu ou non. L’habileté à composer avec ce qui arrive sur le moment, en temps réel donc, est ce qui est requis afin d’obtenir un haut niveau d’aisance avec le langage du Soundpainting. Les gestes du Soundpainting sont signés en utilisant une syntaxe : Who (Qui), What (Quoi), How (Comment), When (Quand). Il y a plusieurs sortes de gestes, certains indiquent un matériau spécifique à exécuter, d’autres précisent des styles définis, des genres, des concepts aléatoires, des improvisations, des disciplines artistiques, des emplacements sur scène, des costumes, des accessoires, et bien d’autres sortes." Le projet n'est pas rattaché à une thématique propre, car il nous paraît important de la construire avec l'école pour qu'elle puisse trouver des résonances avec la scolarité future des élèves. Malgré nous pourrons le cas échéant être force de proposition sur des thématiques tels que "le rapport entre homme et technologie", "changement climatique et écologie", "différences et vivre-ensemble", ... Le projet propose de travailler avec une trentaine d'élèves et s'articule autour de deux grandes réalisations : la conception d'installations de type "cabines-média" et la restitution d'une performance artistique pluridisciplinaire. Nous proposons la construction de deux "cabines-média" fermées, l'une étant tournée vers le son ("accousmonium") et l'autre vers l'image ("cabine de vision immersive"). Ces installations permettent une visibilité du projet et une implication de l'ensemble de l'établissement dans celui-ci. De l'intérieur, elles offrent aux utilisateurs la possibilité d'expérimenter à partir de matériaux sonores et visuels abstraits via des interfaces. Elles permettront également de collecter des impressions et des réactions en lien avec la thématique (en enregistrant des extraits audios et vidéos des utilisateurs), qui seront réutilisées et retraitées lors de la performance sous forme de samples. Les étapes qui conduiront jusqu'à la performance artistique verront les élèves expérimenter la pratique du Soundpainting par la voix, le mouvement et l'utilisation d'objets numériques. Ces derniers peuvent aussi bien être des objets crées par les élèves eux mêmes que des objets connus (manettes de jeux, joysticks, télécommandes, smartphones) utilisés de manière détournée. Les rôles seront répartis de la manière suivante : Jean-Baptiste LACOU assurera la direction artistique, la coordination, le suivi et la communication du projet. Il codirigera la performance finale. Benjamin NID sera présent pour l'apprentissage du Soundpainting et la codirection de la performance finale. Enrico FIOCCO supervisera la confection des "cabines-média" et des interfaces numériques, il sera à la technique pour la performance finale.
Haute-Savoie
Par le(s) artiste(s)