Voir ou regarder

Voir ou regarder

Publié par Maxime Leveque et Nolwenn Peterschmitt

Journal du projet

Une semaine d'expérimentations

"Qu'est-ce que voir ? Qui dit ce qu'il faut voir ? "

Nous avons rencontré les enfants pendant 5 jours. Nous travaillons dans trois salles attenantes les unes aux autres nous permettant de passer de la salle d'art plastique, à la salle d'écriture à celle de où l'on projette des images et où l'on fait des exercices physiques.

Nous avons jusqu'ici exploré différents types de travail et d'expérience avec eux.

Se mettre en contact physiquement, essayer de jouer autour d'une règle commune, d'un rythme. Faire groupe puis sortir du groupe. Alterner des moments individuels avec des dynamiques collectives. Nous leur avons proposé de construire des tableaux vivants, où chacun.e représentait un objet, un être, un animal d'une situation donnée, essayant de composer ensemble une image que les autres puissent comprendre et discuter. Ça a crée une sorte d'effervescence et de curiosité même s'il n'est pas toujours évident de composer avec autant d'élèves ensemble et leur concentration.

Nous avons travaillé à partir d'une photo de famille rapportée par un élève, en essayant de voir ce qu'on pouvait voir sur une image, ce qui était présent dans le cadre, ce qui n'y était pas, ce qu'on pouvait induire, ce qu'on voulait projeter, ce que le type même de photo, le cadre dans lequel elle était mise donnaient comme informations, comme imaginaire. Le garçon à qui appartenait cette photo a pu ensuite dire ce qu'il en savait, ce en quoi elle lui appartenait, profondément. C'était aussi un moment de surprise où l'émotion convoquée par une image a surgit subitement.

Nous avons travaillé également sur le récit. Comment raconter et dire ce que l'on voit. D'abord à partir de photographies et d'images existantes que l'on essayait ensemble de comprendre et d'éprouver, puis par groupe. Et enfin individuellement; chaque enfant a proposé une description écrite d'une image personnelle, inventée. A partir de ce récit un autre élève faisait un dessin de ce qu'il voyait et comprenait de la description.

Nous leur avons aussi proposé de travailler collectivement à partir d'une scène du documentaire Déluge au pays du Baas d'Omar Amiralay qui se passe dans une école et qui pose la question de la liberté à cette classe d'enfants dans la Syrie d'Hafez-El-Assad. Nous avons reproduit la scène avec eux avant de la projeter ensemble et d'essayer de percevoir des différences et des ressemblances entre les deux.

Enfin en binôme nous leur avons proposé de rêver et délirer à partir d'une image que nous avions choisie. Il se créait alors un dialogue, où chacun inventait, s'inspirait des idées de l'autre, négociait pour imposer sa vision.

En somme, nous avons expérimenté beaucoup de choses différentes avec comme projet de créer à chaque fois des nouvelles conditions de vision et de jeu. Avec un certain désordre aussi. Où nous étions chaque fois autant surpris que les enfants.

Nous allons pour le temps restant nous concentrer sur une forme de composition plastique -individuelle et collective-, un travail encore sur le récit autour des images et sur une forme plus théâtrale.