Cyanotype, réalisé grâce au soleil de mars

Pratiquer avec le ciel

Publié par Fanny Vierne

Journal du projet
Arts visuels Graphisme Sociologie Arts de l'espace

Au fil des séances et de la météo, le ciel est devenu notre terrain de jeu. Souvent, nous quittons la salle de classe pour retrouver le bleu du ciel et ses multiples nuages de passage dans la cour de l'école.

Coopérer et pratiquer avec ciel, c'est tenter de mettre à contribution les éléments qui composent l'environnement. En créant à partir de ces éléments, on s’approprie d’une autre façon le lieu que l'on habite et son ciel . On y impulse de l’imaginaire et des gestes. On préserve l’historique de cette production, à savoir, son lieu et son temps de création. Les éléments naturels tels que le vent, la pluie, l’érosion et le soleil font partie intégrante de la création. Ils permettent d’entrevoir des processus de création qui se laissent aller aux aléas climatiques. 
 

Explorations picturales
Explorations picturales
  • " Nous sommes tributaires et coutumiers du temps qu'il fait, décliné de trois façons : variable d'un jour, voire d'une heure à l'autre - temps météorologique ; repérable et différencié d'une zone géographique à l'autre - climat ; saisonnier et cyclique - temps calendaire. De leur combinaison naît une impression diffuse, mais certaine, d'être ici et maintenant et non ailleurs, qui renforce le sentiment d'appartenance à un lieu autant que d'une inscription dans une saison donnée. 

Martin De La Soudière, Au bonheur des saisons, voyage au pays de la météo

 

De nuages en territoire

Floconussunus
Floconussunus par Elynn
  • " La surface de la terre et les fantasmes de l’imagination ont une façon de se désagréger en des régions artistiques séparées. Divers agents, fictifs ou réels, échangent en quelque sorte leurs places respectives ; on ne peut éviter des pensées vaseuses quand on vient à des earth projects, ou à ce que j’appellerai de la « géologie abstraite ». L’esprit humain et la terre sont constamment en voie d’érosion ; des rivières mentales emportent des berges abstraites, les ondes du cerveau ébranlent des falaises de pensée, les idées se délitent en bloc d’ignorance et les cristallisations conceptuelles éclatent en dépôts de raison graveleuse. Un vaste mouvement intervient dans ces miasmes géologiques, et il ensevelit les paysages de la logique sous des rêveries glaciaires. Cet épanchement lent rend conscient de la turbidité de la pensée. Éboulement, glissement de terrain, avalanche, tout cela se produit à l’intérieur des limites craquantes du cerveau. Le corps tout entier est ramené dans le sédiment cérébral où particules et fragments se font connaître comme conscience solide. L’artiste vit dans un monde décoloré, fracturé. Coordonner tout ce désordre et cette corrosion en motifs, grilles et subdivisions constitue un processus esthétique qui a jusqu’à présent été à peine esquissé. [...] "

Initialement publié dans Artforum, New York, 1968, ce texte a été traduit dans Robert Smithson. Une rétrospective. Le paysage entropique 1960-1973, Musée de Marseille-RMN.

Art en théorie 1900-1990, Une anthologie par Charles Harrison et Paul Wood

 

Textures de roches et nuages en cyanotypes
Empreintes, textures de roches et nuages en cyanotype - Accrocher pour regarder