Exploration géologique du territoire avec le géologue Alain Jaquet
Sur les roches des maisons de La Canourgue, se sont inscrits des bouts d'histoire géologique du territoire.
Hormis cette attirance pour les paysages et la géologie qui nous raconte des bouts de l’histoire de notre planète, la question du territoire ancre quelque chose dans un moment donné. La spatialité et la localisation ont un réel impact sur le déroulé d’une action. Souvent, le lieu est une condition déterminée d’une intervention puisque nous partageons ce lieu pour un temps, et l’occupons ensemble. Le fruit de notre rencontre sera produit à partir de ce « là » commun. Les paramètres du procédé de l’action sont variables, mais c’est toujours au sein d’un lieu que l'on intervient en tant qu’artiste et en tant qu’intervenante. Le lieu, c’est un bout du territoire. Tout en étant délimité, ce lieu ne se retrouve jamais isolé de son histoire et de sa culture. S’approprier un lieu, s’est d’abord prendre place dans un espace et en appréhender ses contours. C’est une contrainte à habiter, à détourner aussi et à déstabiliser peut-être. Dans tous les cas, nous n’intervenons jamais en dehors d’un lieu, et c’est pour cette raison qu’il est indissociable du processus créatif. Dans toute démarche artistique, l’action est induite par l’espace, et comme le dit justement Michel De Certeau, l’espace devient « lieu » lorsqu’il est pratiqué. Si je m’intéresse au territoire dans ma pratique, c’est avant tout pour poétiser l’interactivité des choses.
Texte écrit par Sophie Lapalu, extrait de « Si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ? »
1 Michel de Certeau, L’invention du quotidien, I. Arts de faire [1980], Gallimard, Paris, 1990
2 Michel de Certeau, L’invention du quotidien, I. Arts de faire [1980], Gallimard, Paris, 1990
3 Sophie Lapalu, «Si le monde n’a absolument aucun sens, qui nous empêche d’en inventer un ?» 2014, site personnel : https://sophielapalu.blogspot.com/2014/11/si-le-monde-na-absolument-aucun-sens.html
Lorsque l’on s’intéresse au territoire et au paysage, on entame une exploration sous la carte. La carte nous donne des indices, des faits et des données. En expérimentant ce territoire par le corps, on donne une nouvelle lecture de l’environnement, une lecture où les données sont appropriées, subjectivisées. Par le biais de l’art, on révèle la part de l’imaginaire que l’on retrouve dans toute activité cartographique. Ensemble, il faut produire des va-et-vient entre l’atelier et son extérieur, entre l’exploration et la création. Dehors, dedans, sortir et rentrer, grâce à ce mouvement que l’on essaye de mettre en place avec les participant.e.s, l’espace s’ouvre. Le territoire sera le socle de notre processus créatif.