Faire de l’art près de chez soi, dans sa rue et avec ses voisins ; c'est la piste que nous avons exploitée avec les nuageologues de l'école. Les voisin.e.s étaient intivé.e.s à devenir acteurs.rices en participant avec des photos, des dessins et des textes à la réalisation de l'atlas des nuages de La Canourgue.
Baptiste Morizot et Estelle Zhong Mengual, Esthétique de la rencontre. L’énigme de l’art contemporain, L’Ordre philosophique, SEUIL, 2018
En venant frotter l’art au quotidien, on s’approche de l’idée d’un papier de verre. On frotte et on ponce pour faire apparaître les veines de la vie et du temps qui s’y coule. On ouvre des brèches de possibles et des failles d’inattendu. L’imprévue revient doucement flirter avec la routine et dévoile la singularité de l'imaginaire dans le ciel du quotidien.
Ces formes participatives qui se dispersent sont pensées pour interagir avec le quotidien, elles permettent de faire l’expérience de l’art au sein du familier. Si l’on veut créer un interstice, une faille dans la répétition de nos habitudes, il faut que l’art s’y confronte. En proposant aux habitant.e.s de participer à cette interférence, il devient possible de provoquer un nouveau dialogue entre les individus et le monde qui nous entoure. C’est en ce sens que ces constructions doivent être pensées en interaction avec le lieu et susciter un partage d’expériences.